Retrouver une routine
Alors que les quelque 66 000 enseignants de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) sont en grève depuis le 23 novembre, le réveil a cessé de sonner pour de nombreux enfants dont les écoles sont fermées. Pourtant, explique Isabelle Plante, professeure de la faculté des sciences de l’éducation de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), « la base, c’est de garder le plus possible une routine ». Mais attention : les parents n’ont pas à faire l’école à la maison. « L’idée, c’est d’entretenir le cerveau pour qu’il reste actif », dit-elle. Des exemples : jouer à des jeux éducatifs, comme le Scrabble ou le Yum, ou bien demander de l’aide pour la préparation les repas, en calculant les proportions pour chaque ingrédient.
Lire tous les jours
Une fois les enfants (et les ados) réveillés, et qu’on n’a pas attendu 8 h, 9 h ou 10 h pour sortir du lit, la matinée reste le moment le plus propice pour insérer du « scolaire » à la routine, ajoute Mme Plante. Pour plusieurs, cela peut simplement être de consacrer 15 à 30 minutes à de la lecture. Isabelle Archambault, professeure de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, précise que les livres peuvent être ludiques, et que « ça n’a pas besoin d’être des lectures approfondies ». Les parents peuvent ensuite questionner les enfants sur ce qu’ils ont lu. Après tout, « beaucoup de travaux scolaires sont liés à la compréhension de textes », rappelle-t-elle.
Utiliser les ressources en ligne
Pour les ados, dont certains s’inquiètent des répercussions d’une pause aussi longue pour la préparation de leurs examens ministériels, il est important de rappeler que « des mesures seront mises en place [lors du retour en classe] et que ça touche tout le monde », explique Mme Archambault. D’ici la fin du conflit de travail, « il faut les amener à voir les choses étape par étape, dans la mesure où énormément de gens, y compris les adultes, sont dans l’incertitude », ajoute-t-elle. Entre-temps, des sites comme Alloprof regorgent de ressources pour réviser des notions scolaires. Isabelle Plante, de l’UQAM, rappelle qu’il vaut mieux le faire chaque jour, ne serait-ce que 15 minutes, que de réserver plus de temps en une seule journée.
Prendre le temps de se parler
Certains adolescents qui occupent un emploi à temps partiel pourraient avoir augmenté leurs heures au travail. Véronique Dupéré, professeure de l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, rappelle que « les élèves qui n’ont pas d’engagements dans l’école, qui n’ont pas de plan qui les motive et qui les allume » ne savent parfois plus trop pourquoi ils vont à l’école. Pour éviter qu’ils décrochent, il faut « prendre le temps d’en parler [avec eux] et faire une bonne évaluation d’où ils en sont », dit-elle. Cette discussion peut être amorcée par un parent, mais aussi par n’importe quel adulte – y compris un employeur – qui a un lien privilégié avec le jeune. « Prendre le temps de l’écouter, de l’aider, ça peut faire une différence », rappelle Mme Dupéré.