(Québec) La nouvelle offre du gouvernement Legault est encore « loin, loin, loin d’être à la hauteur des attentes » des enseignants, soutient la CSQ qui tiendra sept jours de grève consécutifs à compter de vendredi comme les autres membres du front commun.

De son côté, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), en grève générale illimitée depuis le 23 novembre, est réunie en instance depuis mardi afin de se prononcer sur la proposition de règlement soumise par le gouvernement.

Dans une courte vidéo sur Facebook, la présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement de la CSQ, Josée Scalabrini, a fait une mise au point sur les négociations. Elle confirme la réception d’un dépôt patronal « exploratoire » de la part du gouvernement. Mardi, « on a eu des signaux. On serait prêt à amorcer des négociations. C’est loin, loin, loin d’être à la hauteur de vos attentes et des attentes de vos représentants », affirme-t-elle.

« On va rester à l’affût. On va s’arranger pour faire que la négociation ne se fasse pas sur les priorités du gouvernement, mais bien aussi sur vos priorités. »

Si le gouvernement a qualifié son dépôt d’exploratoire, c’est qu’il ne veut pas que la négociation se fasse dans les médias selon elle. « J’ai le goût de vous dire qu’on sera à la hauteur de ce que décideront de faire notre premier ministre et la présidente du Conseil du trésor ». « S’ils ne sortent pas dans les médias, on ne sortira pas dans les médias. Mais nous restons à la recherche d’une entente qui viendrait changer significativement votre quotidien. »

Quelques minutes auparavant, le premier ministre François Legault a réitéré que le gouvernement « a fait une nouvelle offre pour mieux payer les enseignants » et qu’« en échange, on demande de la souplesse ». « On a besoin de plus de souplesse dans nos conventions collectives pour être capable de donner de meilleurs services », a-t-il insisté lors d’une mêlée de presse au parlement.

Il a ajouté que sa « priorité, c’est que les enfants retournent à l’école le plus vite possible, qu’on règle les négociations avec les enseignants ».

Lors de la période des questions au Salon bleu, François Legault a rappelé que le gouvernement propose l’ajout de 4000 aides à la classe, ce qui représenterait un débours de 350 millions de dollars par année. C’est « pour alléger la tâche des enseignants, pour les aider parce que, oui, c’est dur en 2023 d’enseigner à 25, 30 enfants », a-t-il expliqué.

Il tient toujours à ce que l’affectation des enseignants « se fasse en mai plutôt qu’à la dernière minute en août ». « J’espère avoir une réponse positive des syndicats pour qu’on règle le dossier », a-t-il dit en Chambre à peu près au même moment où la CSQ publiait sa vidéo.

François Legault et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, ont refusé de commenter la sortie de Josée Scalabrini à leur sortie de la Chambre.

Le ministre Bernard Drainville l’a fait lors d’une conférence de presse sur son projet de loi « visant à renforcer la protection des élèves. Il a plaidé que le gouvernement a fait « plusieurs mouvements supplémentaires » en direction des syndicats.

« Ce que je peux vous dire, c’est qu’il y a beaucoup de choses qui sont sur la table présentement. Beaucoup. Il y a les aides à la classe, il y a plus de permanences, 5000 permanences, il y a des ouvertures sur l’autonomie professionnelle, il y a des ouvertures sur la composition de la classe, il y a des offres salariales intéressantes qui pourraient être éventuellement bonifiées si les syndicats nous reviennent avec des propositions pour améliorer les rentrées scolaires », a-t-il dit.

Les négociations entre le gouvernement et le front commun syndical à la table centrale, où l’on discute des salaires, reprennent ce mercredi après quelques jours de pause afin de faire cheminer plus rapidement les pourparlers aux tables sectorielles qui concernent les conditions de travail. C’était à la suggestion du conciliateur.

« On rencontre le front commun ce matin. On va avoir avancé sur tous les fronts, sans mauvais jeu de mots », s’est contentée de dire Sonia LeBel.

Avec Charles Lecavalier et Hugo Pilon-Larose