Pénuries d’enseignants et de personnel spécialisé, négociations qui piétinent : les grands syndicats en éducation ont brossé lundi matin le portrait d’une rentrée en classe sous de gros nuages.

Pas un enseignant ne le souhaite, mais « s’il n’y a pas de réelle négociation, oui, ça peut mener à une grève », a lancé Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement.

« La grève est un outil, pas un but », a noté pour sa part Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec.

Il a insisté sur le fait que le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, « n’est pas coupable des décisions et des coupes des 20 dernières années », mais qu’« il sera responsable des choix qu’il fera dans l’avenir ».

C’est le moment pour M. Drainville de démontrer sa priorité, « l’éducation au Québec ou son image dans son parti », a dit Mme Scalabrini.

Les syndicats ont insisté en conférence de presse sur le fait qu’ils étaient disponibles pour négocier, y compris cet été, mais ils ont regretté que le gouvernement ne propose des rencontres qu’au compte-goutte - deux par semaine en août, mais une seule par semaine à compter de septembre est au menu pour l’instant, ont-ils indiqué.

Les syndicats jugent aussi insuffisantes les hausses proposées de 9 % sur cinq ans, qui sont assorties de diverses primes.

Mme Scalabrini a aussi souligné que l’une des grandes priorités des négociations sera la composition de la classe, à l’heure où beaucoup d’enseignants sont non légalement qualifiés, où il y a pénuries de personnel et où un très grand nombre d’élèves en difficulté se retrouvent dans des classes régulières sans services de professionnels.

Jacques Landry, président de la Fédération des professionnels de l’éducation, a dit pour sa part s’inquiéter de l’abolition de postes, notamment de psychologues scolaires, alors que les conditions actuelles incitent bon nombre de professionnels à se diriger dans le secteur privé.