Des gens endeuillés questionnent l'opération de secours et ils «ont droit à des réponses», croit le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) François Legault.

«Ça fait partie de leur deuil. Un monsieur m'a dit: je ne pourrai pas continuer de vivre sans savoir ce qui s'est passé dans les minutes avant la mort de ma mère.»

Depuis son arrivée à L'Isle-Verte vendredi, M. Legault dit avoir rencontré «trois ou quatre» personnes qui ont perdu un parent dans l'incendie de la Résidence du Havre et qui se posent des questions, rapporte-t-il.

«J'ai entendu des gens fâchés de trop entendre parler de gicleurs. (...) Des proches de ceux qui sont morts disent: c'est probablement pas les gicleurs... C'est surtout le protocole, comment on fonctionne à l'interne.»

Selon ces témoignages, les pompiers auraient gardé la porte d'entrée ouverte, ce qui aurait pu accélérer la propagation de l'incendie.

La fiche du ministère de la Santé indique que deux employés devaient travailler à la résidence privée durant la nuit, dont une infirmière auxiliaire. La Sûreté du Québec (SQ) ne peut pas encore confirmer si c'était le cas la nuit du drame. «Je comprends que les règles disent que c'était suffisant d'avoir deux personnes pendant la nuit, mais je comprends aussi les enfants de dire: ma mère était aveugle, pourquoi il n'y avait personne pour l'accompagner?»

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Les premiers pompiers sont arrivés moins de 10 minutes après le début de l'incendie, dans la nuit de mercredi à jeudi. Ils n'avaient pas d'échelle sur leur camion. Mais «cela n'aurait rien changé», a soutenu jeudi Yvan Charron, directeur du Service des pompiers volontaires de L'Isle-Verte.

L'aile de l'édifice qui hébergeait les personnes autonomes était «totalement embrasée», ce qui aurait empêché son utilisation. Les pompiers n'ont jamais pu pénétrer dans cette partie de l'édifice de trois étages.  M. Legault dit avoir entendu des gens endeuillés se questionner sur le délai de réponse. «On sait que dans des milieux ruraux, c'est plus difficile d'avoir des pompiers qui arrivent assez rapidement avec l'équipement nécessaire, des échelles, des boyaux.»

L'enquête de la SQ vient à peine de commencer. Quand elle sera terminée, il faudra «se demander s'il faut passer à l'action, changer les normes», dit le chef de la CAQ.

La caquiste Sylvie Roy accompagnait M. Legault. «Quand je suis arrivée ici, j'ai rencontré plus de journalistes que de personnes de la place, raconte-t-elle. Lorsqu'on les rencontre, on les reconnaît. La douleur se lit sur leurs yeux. Je les ai trouvés assez sereins, malgré l'ampleur du drame et du chaos causé par le cirque médiatique.»