Les Québécois pourront recevoir à l’automne une nouvelle version du vaccin contre la COVID-19 adaptée aux variants en circulation. Le gouvernement Legault se prépare à lancer une campagne de vaccination, au moment où la province observe une montée des cas.

On ignore encore quelle forme prendra cette campagne et à quoi ressemblera son déploiement dans le temps. Les détails seront annoncés « dans les meilleurs délais », explique le responsable des relations avec les médias au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), Francis Martel.

Cette campagne survient au moment où un vaccin nouvellement conçu pour mieux correspondre aux variants en circulation devrait bientôt obtenir l’approbation au Canada.

En juin, les autorités de santé des États-Unis ont requis des fabricants de vaccins qu’ils ajustent leurs produits pour cibler le variant XBB.1.5 largement répandu. En juillet, Santé Canada a reçu des demandes d’autorisation de Pfizer-BioNTech et de Moderna pour leurs vaccins contre la COVID-19 modifiés incluant ce sous-variant d’Omicron.

« Ils sont en train d’étudier les études cliniques et devraient donner leur approbation cet automne. On s’attend à ce que ces vaccins soient disponibles vers la fin septembre, début octobre », indique Alain Lamarre, professeur-chercheur spécialisé en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS).

Le Comité consultatif national de l’immunisation invite les Canadiens déjà vaccinés à recevoir une dose de ce nouveau vaccin à l’automne si au moins six mois se sont écoulés depuis leur dernière dose ou leur dernière infection par le virus.

Cibler un seul variant

Cette nouvelle formulation se démarque en étant monovalente, ce qui signifie qu’elle ne cible que le variant XBB.1.5, contrairement aux versions précédentes qui prenaient en compte la souche originale du virus de Wuhan, indique M. Lamarre.

Bien qu’il cible uniquement le variant XBB.1.5, ce vaccin devrait avoir la capacité de contrer le variant Eris, qui est de plus en plus présent au Québec.

Ils ont seulement quelques mutations de différentes, donc le vaccin contre XBB.1.5 devrait fonctionner contre Eris.

Alain Lamarre, professeur-chercheur spécialisé en immunologie et virologie à l’Institut national de la recherche scientifique

Santé Canada est du même avis. « Les personnes vaccinées avec la formulation mise à jour devraient bénéficier d’une meilleure réponse immunitaire contre ces variants par rapport aux vaccins actuels », dit Anna Maddison, conseillère principale des relations avec les médias pour Santé Canada.

Le variant Eris, qui semble plus transmissible, représentait à la fin de juillet 21,4 % des cas, selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Il n’était pourtant présent qu’en petit nombre le mois précédent.

Une immunité à préserver

La majorité des Québécois ont été vaccinés il y a plus de six mois. Mais après cette période, la quantité et la qualité des anticorps générés par la vaccination diminuent, sans totalement disparaître.

Les personnes susceptibles de présenter une forme grave de la maladie, comme les personnes âgées ou immunosupprimées, se retrouvent donc plus à risque, note M. Lamarre. « Pour ces groupes, c’est particulièrement important de se maintenir à jour côté vaccination », explique-t-il.

À l’heure actuelle, la plupart des Canadiens ont acquis des anticorps contre la COVID-19 grâce à l’infection et à la vaccination, selon une étude parue lundi dans la revue scientifique Canadian Medical Association Journal. La majorité a été infectée par le virus pour la première fois pendant l’ère Omicron, après avoir été vaccinée.

Pour les personnes qui n’ont jamais été infectées ou vaccinées, M. Lamarre rappelle l’importance d’aller chercher leurs doses. « Elles ne devraient pas attendre pour se faire vacciner, surtout si on voit une remontée de cas à l’automne. »