La COVID-19 fait un retour en force cet été au Québec et la multiplication des festivals pourrait avoir contribué à sa propagation, selon le Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ).

La COVID-19 est actuellement en hausse dans la province, selon les derniers indicateurs encore disponibles. Le nombre de nouveaux cas dépistés par des tests PCR a augmenté de 31 % depuis une semaine. Cette augmentation concorde avec les sondages menés toutes les deux semaines par l’INSPQ ainsi que le dépistage effectué dans les eaux usées de Montréal et de Québec.

Les festivals pourraient avoir contribué à cette hausse. L’année dernière, une augmentation des cas de COVID-19 avait été observée après le Festival d’été de Québec. « Cette année, on a aussi eu des augmentations de cas dans les régions qui ont eu des festivals », constate la Dre Judith Fafard, directrice médicale du Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ). C’est le cas notamment des régions de la Capitale-Nationale et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, où le taux de positivité est particulièrement élevé.

La hausse des cas de COVID-19 dans ces régions est survenue peu après le déroulement d’importants festivals. Le taux de positivité a augmenté dans la région de la Capitale-Nationale à partir de la mi-juillet, soit à la toute fin du Festival d’été de Québec et du Festif! de Baie-St-Paul.

Au Saguenay, la hausse s’est fait sentir à partir de la fin juillet, où une demi-douzaine de festivals se sont tenus au cours du mois. Parmi ceux-ci, on y retrouve le populaire festival de musique La Noce.

Autre indicateur, le nombre de personnes hospitalisées avec la COVID-19 a augmenté pour la première fois depuis mars. On compte présentement 435 patients positifs, dont 16 aux soins intensifs. Seul le nombre de décès reste relativement faible. Le Québec déplore actuellement en moyenne deux morts par jour attribuées à la COVID-19.

La Dre Fafard s’attend maintenant à des augmentations de cas de COVID-19 avec la rentrée scolaire.

« Ce ne sera pas nécessairement à cause d’un nouveau variant, mais simplement à cause de l’augmentation des taux de contacts dans la population », dit-elle.

L’arrivée d’Eris

Selon la Dre Fafard, il est trop tôt pour dire si le nouveau variant Eris, actuellement en hausse au Québec, pourrait avoir contribué à l’augmentation des cas. « Les augmentations de cas sont assez régionales, tandis que EG.5.1, on l’a observé dans l’ensemble du Québec », dit-elle.

Le variant EG.5.1, surnommé Eris, était présent en petit nombre depuis le mois de juin, mais c’est en juillet qu’il a commencé à progresser. Eris représente 21,4 % des cas pour la semaine se terminant le 22 juillet.

Lisez « La montée du variant Eris, un “dur rappel” »

Ce nouveau variant comporte également une mutation dans son code génétique qui consiste en l’inversion de deux acides aminés. Cette mutation lui permet de mieux s’accrocher au récepteur de nos cellules, ce qui lui permet d’y pénétrer plus facilement, ajoute la Dre Fafard.

Des infections moins graves

À l’heure actuelle, la majorité de la population est vaccinée et a contracté la COVID-19 depuis le début de la pandémie, ce qui lui confère une certaine immunité. « C’est ce qui fait qu’on peut avoir des infections moins sévères qui peuvent se comparer à un rhume chez certaines personnes », explique la Dre Fafard.

Toutefois, les personnes qui n’ont pas été vaccinées, qui n’ont jamais attrapé la COVID-19 ou qui sont immunosupprimées « peuvent faire une maladie assez sévère et être malades comme ceux qui ont attrapé le virus en 2020 », précise la spécialiste. Il n’y a pas encore d’étude qui montre que les symptômes seraient différents avec le nouveau variant Eris.

En raison « du contexte épidémiologique actuel et du retour à la normale », le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) avait annoncé le 19 juillet la levée de toutes les mesures et les directives liées à la COVID-19 toujours en vigueur.

Lisez « La vaccination demeure l’arme de guerre »

Des Montréalais se prononcent

Si quelques-unes de leurs habitudes ont changé avec la pandémie, les Montréalais semblent considérer que la vie est essentiellement revenue à la normale.

  • « Ça a changé des habitudes », pense Daniel Chalmel, rencontré à la sortie du site de l’Omnium Banque Nationale, au parc Jarry. Pour lui, par exemple, l’aspect « social » de la vie a pris un coup avec la pandémie, et dans son cas, ça ne s’est jamais complètement rétabli. « Mais je m’informe quand même et on peut être ici aujourd’hui, donc pas de problème », affirme-t-il en pointant les installations où des milliers de partisans sont rassemblés pour assister au tournoi de tennis féminin.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    « Ça a changé des habitudes », pense Daniel Chalmel, rencontré à la sortie du site de l’Omnium Banque Nationale, au parc Jarry. Pour lui, par exemple, l’aspect « social » de la vie a pris un coup avec la pandémie, et dans son cas, ça ne s’est jamais complètement rétabli. « Mais je m’informe quand même et on peut être ici aujourd’hui, donc pas de problème », affirme-t-il en pointant les installations où des milliers de partisans sont rassemblés pour assister au tournoi de tennis féminin.

  • Monique Dupont et Roger Martel ont attrapé la COVID-19 « vers le milieu » de la pandémie, mais ne connaissent personne qui l’a eue récemment. « On laisse ça un peu derrière, ça nous préoccupe beaucoup moins maintenant. J’y pense rarement », lance Monique avec le sourire. « On est actifs quand même. On fait beaucoup de vélo, nous. Je dirais que oui, on est revenus comme avant », ajoute Roger.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Monique Dupont et Roger Martel ont attrapé la COVID-19 « vers le milieu » de la pandémie, mais ne connaissent personne qui l’a eue récemment. « On laisse ça un peu derrière, ça nous préoccupe beaucoup moins maintenant. J’y pense rarement », lance Monique avec le sourire. « On est actifs quand même. On fait beaucoup de vélo, nous. Je dirais que oui, on est revenus comme avant », ajoute Roger.

  • « Moi, je suis revenue à la normale. Je pense que voir les gens, ça fait énormément de bien », se réjouit Maria Caballero, qui juge tout de même important de continuer à s’informer de l’évolution de la maladie et d’autres phénomènes de société comme les désastres naturels. Elle pense aussi que les gens « se testent moins » désormais, attribuant leurs symptômes à des virus comme la grippe. « Il faut être sensible à tout ça, mais il ne faut pas arrêter de vivre », conclut-elle.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    « Moi, je suis revenue à la normale. Je pense que voir les gens, ça fait énormément de bien », se réjouit Maria Caballero, qui juge tout de même important de continuer à s’informer de l’évolution de la maladie et d’autres phénomènes de société comme les désastres naturels. Elle pense aussi que les gens « se testent moins » désormais, attribuant leurs symptômes à des virus comme la grippe. « Il faut être sensible à tout ça, mais il ne faut pas arrêter de vivre », conclut-elle.

  • « Je pense qu’on sort un peu moins. Un peu moins de spontanéité, en général », réfléchit Florent Clavel, qui venait de sortir pour manger et qui se promenait dans le parc Jarry. « On dirait que ça nous prend plus d’organisation de sortir qu’avant, en fait. Mais après, on est très contents de le faire », ajoute Monika Chmielewska, à son côté. S’ils s’informent, c’est pour des raisons pratiques : comme ils partent en Europe dans deux semaines, ils ont récemment vérifié si leur vaccination était à jour.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    « Je pense qu’on sort un peu moins. Un peu moins de spontanéité, en général », réfléchit Florent Clavel, qui venait de sortir pour manger et qui se promenait dans le parc Jarry. « On dirait que ça nous prend plus d’organisation de sortir qu’avant, en fait. Mais après, on est très contents de le faire », ajoute Monika Chmielewska, à son côté. S’ils s’informent, c’est pour des raisons pratiques : comme ils partent en Europe dans deux semaines, ils ont récemment vérifié si leur vaccination était à jour.

  • Pierre-Claude Jacob se rappelle avoir attrapé le virus l’été dernier, mais pas depuis. « Quatre jours de grosse fièvre et une bonne semaine sans être capable de faire du sport », décrit-il. Il avait également assisté à l’Omnium en 2022, mais n’y avait pas remarqué davantage de mesures sanitaires qu’à la présente édition. Il continue à se tenir à jour « dans la mesure du possible », mais sans plus. Pour lui, la vie est de retour à ce qu’elle était avant.

    PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

    Pierre-Claude Jacob se rappelle avoir attrapé le virus l’été dernier, mais pas depuis. « Quatre jours de grosse fièvre et une bonne semaine sans être capable de faire du sport », décrit-il. Il avait également assisté à l’Omnium en 2022, mais n’y avait pas remarqué davantage de mesures sanitaires qu’à la présente édition. Il continue à se tenir à jour « dans la mesure du possible », mais sans plus. Pour lui, la vie est de retour à ce qu’elle était avant.

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William Thériault, La Presse