Après les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, c’est au tour du Québec d’enregistrer une hausse significative du nouveau variant de la COVID-19, Eris, qui se caractérise par sa forte transmission.

À quel moment le variant Eris est-il arrivé au Québec ?

Le variant EG.5.1, surnommé Eris, était présent en petit nombre depuis le mois de juin, mais c’est en juillet qu’il a commencé à progresser. Eris représente désormais 21,4 % des cas pour la semaine se terminant le 22 juillet, a indiqué à La Presse l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Pour l’instant, il n’y a pas de preuve que ce nouveau variant causerait une augmentation des cas ou des décès, ou que les infections seraient plus sévères. Les données démontrent toutefois qu’il serait « plus transmissible et présenterait un échappement immunitaire », a déclaré le conseiller en communication de l’INSPQ, Aurèle Iberto-Mazzali, ajoutant que leur équipe suivait « de près les données disponibles ».

Que sait-on de ce nouveau variant ?

Depuis le 19 juillet, le variant EG.5 est classé comme un « variant sous surveillance » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ce descendant d’Omicron « se propage très rapidement et prend la place des autres variants », dit Nathalie Grandvaux, chercheuse au Laboratoire de recherche sur la réponse de l’hôte aux infections virales du Centre hospitalier de l’Université de Montréal.

« Certaines études suggèrent qu’Eris est capable de mieux s’accrocher aux cellules humaines » et ainsi déclencher une infection, explique Benoit Barbeau, virologue et professeur au département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal.

Après les derniers mois plus calmes, « c’est un dur rappel qu’on peut avoir un nouveau sous-variant qui frappe à notre porte et peut nous amener une hausse des cas », dit M. Barbeau.

Qu’en est-il des autres pays ?

La COVID-19 connaît actuellement une recrudescence dans plusieurs pays tels que la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, et le variant Eris pourrait être en cause.

Eris est devenu la souche prédominante cette semaine aux États-Unis, passant de seulement 1 % des cas fin mai à 17 % ces derniers jours. Pendant ce temps, le variant XBB.1.5, connu sous le nom d’Omicron, continue de perdre du terrain et représente maintenant seulement un cas sur dix à travers le pays.

En France, Eris est également devenu majoritaire depuis fin juillet, représentant environ 35 % des cas. Au Royaume-Uni, il est le deuxième variant en importance, représentant environ 14 % en date du 20 juillet. Au même moment, ces pays enregistrent des augmentations de cas de COVID-19 et d’hospitalisations liées à la maladie.

Peut-on encore se faire tester pour la COVID-19 au Québec ?

Les tests dans les centres de dépistage ne sont offerts actuellement qu’aux travailleurs de la santé, aux personnes qui peuvent bénéficier d’un traitement contre la COVID-19 comme Paxlovid ainsi qu’aux personnes qui doivent présenter un résultat négatif avant une opération, une hospitalisation ou un traitement médical.

Les tests rapides gratuits en pharmacie sont réservés aux jeunes de 14 à 17 ans, aux étudiants à temps plein âgés de 18 à 25 ans, aux personnes envisageant un traitement contre la COVID-19, aux prestataires d’une aide financière de dernier recours et aux personnes âgées de 65 ans et plus ayant un faible revenu.

Des tests gratuits sont toutefois offerts à l’ensemble de la population dans les centres de vaccination, note Mme Grandvaux. Elle rappelle qu’il peut s’écouler jusqu’à cinq jours après l’apparition des premiers symptômes avant qu’un résultat positif ne soit confirmé.

La vaccination est-elle toujours recommandée ?

Les Québécois peuvent toujours se faire vacciner gratuitement contre la COVID-19, afin de réduire les complications, les hospitalisations et les décès liés au virus. Le Comité consultatif national de l’immunisation recommande actuellement à toute personne âgée de 5 ans ou plus qui n’a pas encore été vaccinée de recevoir deux doses d’un vaccin à ARN.

Une étude de l’Université Laval dirigée par le professeur Jérôme Estaquier a toutefois révélé mardi que l’efficacité des anticorps était maintenue plus longtemps avec une troisième dose. Le chercheur constate cependant que la qualité des anticorps diminue après six mois, peu importe si une personne a développé des anticorps à la suite d’une infection ou d’un vaccin.