Une vaccination adéquate contre la COVID-19 pourrait réduire significativement le risque d’être infecté, et donc de transmettre la maladie, selon une nouvelle étude américaine. Cela confirme que les travailleurs des résidences devraient être vaccinés, selon un expert québécois.

L’étude a suivi chaque semaine entre octobre et début janvier plus de 1,2 million de résidants d’hospices pour anciens combattants. Ceux qui n’étaient pas adéquatement vaccinés avaient de 30 % à 50 % plus de risques de recevoir un diagnostic de COVID-19.

« Je pense que c’est une preuve importante, qui s’ajoute à d’autres preuves », dit Benoît Mâsse, épidémiologiste de l’Université de Montréal. « Ce n’est pas parfait, parce que c’est une étude observationnelle. Mais je pense que ça montre qu’il est préférable que le personnel des résidences et des CHSLD soit adéquatement vacciné. »

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Benoît Mâsse, épidémiologiste de l’Université de Montréal

L’étude, publiée vendredi par les Centres de contrôle des maladies (CDC) du gouvernement américain, prévient aussi que des facteurs confondants pourraient expliquer ces résultats. Les personnes non adéquatement vaccinées pourraient être plus vulnérables, notamment. Une vaccination adéquate était définie comme une vaccination de base à deux doses, avec une dose de rappel bivalente, ou alors une dose de rappel tous les deux mois.

« Il est très difficile de prouver qu’un vaccin va protéger contre l’infection, dit M. Mâsse. Il se peut aussi que si les cas sont moins sévères, il y ait moins de retransmission. On sait qu’avec le VIH, si on diminue la charge virale du patient, il est moins susceptible de transmettre le virus. »

Ces résultats amènent de l’eau au moulin de ceux qui pensent qu’il n’est pas raisonnable de continuer à vacciner toute la population deux fois par année, selon M. Mâsse. « On pourrait continuer avec les personnes vulnérables, les personnes âgées, les gens en résidence et les employés des résidences. » Et les maisons intergénérationnelles ? « Oui, c’est sûr que si on a des ados et des personnes âgées dans la même maison, la vaccination est aussi indiquée. »

Prédire les cas de COVID-19 graves

Une analyse génétique rapide de patients hospitalisés pour la COVID-19 pourrait prédire ceux qui auront des complications graves, selon une nouvelle étude de l’Université Laval. Publiée cette semaine dans la revue Scientific Reports, l’étude montre que des mutations génétiques associées à la septicémie, une infection du sang, augmentent le risque de complications de la COVID-19. Cette analyse, basée sur 124 patients québécois, pourrait mener à un test donnant des résultats en quelques heures, avant que l’état du patient à risque ait le temps de dégénérer.

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  • 1,3 million
    Nombre cumulatif de cas confirmés de COVID-19 au Québec
    source : Institut national de santé publique du Québec (inspq)