Le Québec doit se préparer à une recrudescence des cas de COVID-19 et des hospitalisations pendant la période des Fêtes, selon les nouvelles projections de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et de l’Université Laval rendues publiques lundi. Cette hausse devrait néanmoins être plus faible que celle observée l’an dernier avec le variant Omicron.

« Ce qu’il faut anticiper, c’est qu’avec l’augmentation des contacts des rassemblements, il y ait un peu plus de transmission qui se produise dans cette période-là », a prévenu le vice-président associé aux affaires scientifiques à l’INSPQ, le Dr Éric Litvak.

Le nombre élevé de cas de COVID-19 et d’autres virus respiratoires continuera donc de causer une pression sur le système de santé pendant la période des Fêtes, indique-t-il.

Les contacts intergénérationnels pourraient causer une transmission des cas chez les plus jeunes vers les personnes plus âgées ou vulnérables, qui sont davantage à risque d’infections graves et d’hospitalisations.

Marc Brisson, directeur du Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses de l’Université Laval

Cette transmission des cas vers les personnes âgées pendant la période des Fêtes s’observait d’ailleurs pour d’autres virus respiratoires avant la pandémie, précise le directeur du Groupe de recherche en modélisation mathématique et en économie de la santé liée aux maladies infectieuses de l’Université Laval, Marc Brisson.

Le DLitvak invite donc les Québécois à porter une attention particulière à la protection des personnes vulnérables, soit « les gens qui sont plus âgés, qui ont un problème de santé et ceux qui n’ont encore jamais fait d’infections ».

Selon les prévisions, le pic de nouvelles hospitalisations pourrait se situer entre ceux de l’été et du printemps 2022.

« Avec ce qu’on voit qui circule actuellement, il n’y a pas de variant qui échappe assez à l’immunité pour donner lieu à ce qu’on a vu avec Omicron l’an dernier », indique le DLitvak.

Cette hausse à prévoir des cas et des hospitalisations est également causée par un échappement immunitaire potentiellement plus important des variants BQ.1 et BQ1.1 comparativement à BA.4 et BA.5. Ces variants causent actuellement plus de la moitié des cas au Québec, et cette proportion croît rapidement.

La « triple épidémie » se fait toujours sentir

Par ailleurs, la « triple épidémie » se fait toujours sentir au Québec. Le sommet des cas d’influenza A pourrait avoir été franchi, la présence du virus respiratoire syncytial (VRS) continue de régresser, mais les cas de COVID-19 poursuivent leur augmentation.

Autre élément positif, la propagation du VRS, qui affecte principalement les enfants, poursuit quant à elle son recul. Le virus a été détecté dans 6,3 % des tests de dépistage effectués depuis une semaine. C’est en nette baisse depuis le sommet de 20,1 % atteint au début du mois de novembre.

Par contre, la COVID-19 poursuit sa progression. Depuis une semaine, 10,9 % des tests de dépistage se sont avérés positifs.

D’ailleurs, lundi, le plus récent bilan de la COVID-19 de la province montre que les cas continuent de progresser. Les 748 nouveaux cas par tests PCR rapportés lundi portent la moyenne quotidienne à 1096. La tendance est ainsi en hausse de 20 % sur une semaine. Ces chiffres ne reflètent vraisemblablement qu’une partie des infections totales en raison de l’accès limité aux tests de dépistage par PCR.

En plus des cas dépistés par tests PCR, 599 personnes ont rapporté au cours de la fin de semaine avoir obtenu un résultat positif à un test rapide. Les cas autodéclarés, qui ne sont pas inclus dans les cas rapportés quotidiennement, ont augmenté de 21 % sur une semaine.

Les 21 décès rapportés durant la fin de semaine, dont un lundi, portent la moyenne quotidienne calculée sur sept jours à 10. La tendance est en hausse de 12 % sur une semaine.