(Montréal) L’Université McGill s’engage à « examiner » ses placements dans des entreprises de fabrication d’armes si les manifestants propalestiniens acceptent de quitter son terrain.

L’Université a annoncé mardi avoir soumis une proposition « bonifiée » aux occupants du campement installé depuis six semaines sur son terrain.

Au cœur de celle-ci, elle s’engage à « examiner » ses placements dans des « entités tirant la majeure partie de leurs revenus directs de la production d’armes militaires, sans égard au lieu où elles exercent leurs activités ».

La proposition répondrait ainsi en partie à la demande des manifestants de rompre tout lien financier avec Israël.

Rappelons que ceux-ci ont identifié une dizaine d’entreprises liées au régime israélien dans lesquelles l’Université détient des actions, dont le fabricant d’armes Lockheed Martin.

Fin mai, l’Université s’était dite prête à « étudier la possibilité de désinvestir » dans des entreprises « dont les revenus proviennent en grande partie du marché des armes ».

Un engagement insuffisant aux yeux des manifestants, qui demandaient un échéancier concret.

« Aucune sanction disciplinaire » aux manifestants

Dans sa nouvelle offre, l’Université entend « faire une recommandation à ce sujet au Conseil des gouverneurs de l’Université McGill, suivant un calendrier précis et accéléré ».

De plus, elle promet de « faire une plus grande place aux institutions et aux intellectuels palestiniens », en soutenant notamment les étudiants « déplacés en raison de la crise humanitaire à Gaza ».

Elle avait déjà refusé de rompre ses liens avec les universités israéliennes, comme le réclamaient les manifestants.

« Des propositions similaires ont mené à des ententes et au démantèlement volontaire de campements érigés sur le terrain d’autres universités », a souligné l’Université, qui s’est engagée à n’imposer « aucune sanction disciplinaire » aux manifestants, à condition qu’ils aient quitté le campement d’ici le 15 juin.

Pour faciliter les négociations, elle suggère de nommer une tierce partie objective, qui agirait comme médiatrice.

« Nous prions instamment les membres de la communauté mcgilloise qui participent au campement d’accepter de discuter de cette nouvelle proposition en toute bonne foi, avec l’aide d’un médiateur qualifié et neutre, dans l’espoir de parvenir à une solution pacifique et satisfaisante pour les deux parties », a-t-elle indiqué.