Les membres de l’Association mcgillienne de professeur.e.s de droit (AMPD) entreront en grève dès jeudi, n’ayant pas atteint une entente de principe avec l’Université McGill, qu’ils accusent de traîner « délibérément » de la patte dans les négociations.

« McGill refuse tout simplement de nous rencontrer sur une base régulière pour négocier de bonne foi avec nous », déplore Evan Fox-Decent, président de l’AMPD, en entrevue avec La Presse.

Le 9 avril dernier, l’AMPD votait à 76 % en faveur d’une grève illimitée, si elle n’arrivait pas à une entente de principe avec l’université d’ici jeudi. « Nos négociations se sont terminées aujourd’hui à 17 h, à la demande de McGill », affirme Evan Fox-Decent, déclarant l’AMPD « en grève illimitée dès demain ».

L’association négocie sa première convention collective depuis 18 mois avec l’Université McGill. Un processus « très frustrant », d’après le président du syndicat.

Evan Fox-Decent affirme que McGill traîne « délibérément » de la patte, dans les négociations. L’université s’était engagée à rencontrer le syndicat une fois par semaine, « mais depuis mars dernier, nous sommes chanceux s’ils nous rencontrent plus d’une fois par mois », souligne le président de l’AMPD.

L’AMPD juge qu’à ce jour, très peu de chemin a été fait en vue d’une convention collective. « Nous n’avons reçu aucune réponse substantielle à nos propositions en lien avec les salaires et la compensation », indique le président du syndicat.

McGill n’a pas répondu immédiatement à une demande d’entrevue.

Équité et conditions de travail

L’association revendique notamment une plus grande participation dans l’élection de la gouvernance collégiale. « En ce moment, on n’a virtuellement aucun moyen de participer dans ce processus », déplore Evan Fox-Decent.

Les autres revendications du syndicat portent sur l’équité et les conditions de travail des professeurs. Selon Evan Fox-Decent, le salaire des professeurs de la faculté de droit n’a augmenté que de 7 % dans les cinq dernières années. « Pendant ce temps, la haute administration de notre faculté a profité d’une augmentation de salaire de 65 %, depuis cinq ans. », ajoute le président de l’AMPD.

Si l’AMPD et l’université arrivent à une entente de principe, il s’agirait de la première convention collective pour des professeurs à McGill. À l’heure actuelle, l’université négocie les conditions de travail de ses employés par contrats individuels. « Une anomalie », selon Evan Fox-Decent, qui ajoute que la vaste majorité des universités sont dotées de conventions collectives pour leurs professeurs.

L’AMPD avait organisé une journée de grève le 13 février pour protester contre la lenteur des négociations. L’association déplorait que l’Université McGill « refuse de rencontrer notre équipe de négociations sur une base fréquente et régulière, et lors de rencontres, arrive sans préparation et procède à vitesse d’escargot », dans un communiqué de presse du 9 février.