(Québec) Le gouvernement peine à recruter des pilotes pour ses avions-citernes. Alors qu’un printemps hâtif risque de provoquer de nombreux incendies, deux avions pourraient être cloués au sol, déplore le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), qui demande de meilleurs salaires.

« On est en grosse difficulté du côté du Service aérien gouvernemental. Ils souhaitaient recruter neuf pilotes cet hiver et n’en ont trouvé que trois. C’est difficile avec la concurrence d’Air Canada et de Transat, qui offrent de bien meilleurs salaires », déplore le président du SFPQ, Christian Daigle.

M. Daigle et son syndicat sont en pleine négociation de convention collective. Il affirme que le Conseil du trésor n’est pas pressé de trouver des solutions. Dans le cas des pilotes, il demande des ajustements sous forme de prime. Leur rémunération actuelle, comprenant déjà des primes, tourne autour de 115 000 $, selon le SFPQ. « C’est presque deux fois moins qu’au privé », déplore-t-il.

Conséquence directe pour cette année, déplore le syndicat, le manque de personnel va restreindre la capacité du Service aérien gouvernemental d’appuyer la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) : sur ses 14 avions-citernes, un avion « fantôme » est en réparation depuis près de cinq ans, et deux autres seront cloués au sol faute d’équipage, explique Christian Daigle.

Le temps presse pour recruter

Cette situation survient alors que la SOPFEU craint une autre « saison des feux importante » en raison du printemps hâtif et des faibles précipitations. Elle a d’ailleurs diffusé cette semaine un bulletin de risques d’incendie pour les régions de la Montérégie, de l’Estrie et du Centre-du-Québec, un record.

Lorsque l’État manque de pilotes, il doit signer des contrats avec des entreprises privées, ce qui finit par coûter plus cher, déplore M. Daigle. Et le temps presse pour recruter, car les pilotes doivent être formés. Normalement, « les entraînements se font au printemps, d’ici quelques semaines », dit-il. « Embaucher des pilotes pendant l’été, en pleine saison des feux, c’est beaucoup plus difficile. Il faut retirer des pilotes du terrain pour faire de la formation, ce n’est pas l’idéal », laisse-t-il tomber.

Le ministère des Transports n’a pas répondu aux questions de La Presse.