(Québec) La table centrale de négociation est enfin entrée dans le vif du sujet. Le Front commun a fait une nouvelle proposition sur les augmentations de salaire alors que le gouvernement est prêt à ouvrir davantage ses goussets.

Selon Québec, « la cadence s’accélère » dans les négociations. Mais à moins d’une improbable entente de principe de dernière minute, les délégués syndicaux du Front commun (CSN, FTQ, CSQ et APTS) se pencheront mardi sur le recours au moyen de pression ultime : le déclenchement en janvier d’une grève générale illimitée de ses 420 000 travailleurs.

Les chefs syndicaux s’emmurent dans le silence d’ici là. Une conférence de presse est prévue mercredi matin seulement, à Québec.

La table centrale, où l’on discute des salaires, et les tables sectorielles, qui négocient les conditions de travail, ont poursuivi leurs travaux au cours de la fin de semaine et lundi. Les pourparlers avancent, mais pas à un rythme permettant de croire à un accord imminent, selon le son de cloche obtenu de diverses sources.

Le Front commun a d’ailleurs signalé en fin d’après-midi lundi qu’il n’est « pas parvenu à une hypothèse d’entente de principe qui peut être présentée à [ses] délégations » mardi.

À la table centrale, le Front commun a soumis une nouvelle proposition sur les salaires. Le gouvernement l’étudie et doit y répondre, indique-t-on.

Québec a envoyé le signal qu’il bonifiera sa dernière offre d’augmentations de salaire de 12,7 % en cinq ans. Le Front commun a révisé sa proposition initiale sur trois ans et réclamait récemment une clause d’indexation de 18,1 % pour couvrir la hausse du coût de la vie et une augmentation de 7 % – au lieu de 9 % – à titre d’« enrichissement » et de rattrapage salarial. Or, il a remis en question la hausse de 7 %.

Avancement variable aux tables sectorielles

On ne peut parler encore du proverbial blitz de négociation en raison de l’état d’avancement, très variable, des pourparlers aux tables sectorielles.

Samedi, La Presse exposait que les négociations sont au ralenti à la plus grosse table sectorielle, celle impliquant les 120 000 travailleurs de la Fédération de la santé et des services sociaux de la CSN. Il n’y a pas eu de développement majeur depuis.

Il est difficile de croire qu’une entente de principe puisse intervenir à la table centrale s’il n’y a pas un accord préalable à la plus grosse table sectorielle.

Pendant que la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) poursuit sa grève générale illimitée, la Fédération des syndicats de l’enseignement de la CSQ (FSE-CSQ) soutient que les négociations ont avancé au cours du week-end, mais qu’elle n’est pas sur le point de conclure une entente de principe. Elle espère un règlement avant le 23 décembre.

Le principal enjeu aux tables sectorielles demeure la fameuse flexibilité que veut obtenir le gouvernement dans les conventions collectives.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor

Au gouvernement, on affirme que les discussions sont « de plus en plus sérieuses avec plusieurs syndicats » et que « la cadence s’accélère ».

« Nous partageons la lecture qu’il est toujours possible de s’entendre d’ici Noël et nous mettons tous les efforts nécessaires pour y arriver », ajoute-t-on au cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.

Les organisations du Front commun (CSN, FTQ, CSQ et APTS) ont prévu de réunir leurs délégués mardi depuis quelques semaines déjà. C’était considéré comme le moment idéal pour se prononcer sur une éventuelle entente de principe. À défaut d’accord à soumettre aux délégués, les chefs syndicaux ont dit que les délégués se prononceront sur la suite des choses et le recours à une grève générale illimitée en janvier.