(Ottawa) L’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) remettra à son tour 100 000 $ de cartes-cadeaux d’épicerie pour soutenir les grévistes du secteur public québécois. Le syndicat, affilié à la FTQ, emboîte le pas au Syndicat des Métallos qui avait annoncé la même chose lundi.

La décision de l’AFPC a été prise par l’exécutif jeudi soir. Les cartes-cadeaux seront remises aux grévistes du Front commun et de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) dans le besoin. Le syndicat note que la majorité sont des femmes.

Des employés du secteur public québécois peinent à joindre les deux bouts depuis le début du conflit de travail. Par exemple, les membres de la FAE ne disposent pas d’un fond de grève pour compenser une partie du salaire perdu. D’autres ont confié devoir aller dans les banques alimentaires pour pouvoir se nourrir.

Le syndicat qui représente les fonctionnaires fédéraux espère « soulager certaines familles » de ces répercussions. Il estime que la grève en cours est « cruciale pour leur avenir ».

« Nous espérons que ce geste de solidarité syndicale viendra soutenir certains grévistes et leurs familles qui font ce sacrifice pour obtenir des conditions décentes », a déclaré le vice-président directeur régional de l’AFPC-Québec, Yvon Barrière. Il a ajouté que ces employés qui travaillent dans les systèmes d’éducation et de la santé « sont la colonne vertébrale de notre société en éduquant nos enfants et en prenant soin de toute la population ».

Le Syndicat des Métallos, également affilié à la FTQ, avait fait lundi un don de 100 000 $ sous forme de cartes-cadeaux d’épicerie aux travailleurs du secteur public en grève. Il s’agissait d’une première pour ce syndicat qui regroupe 60 000 travailleurs du secteur privé.

Le directeur général du Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB-Québec), Pierrick Choinière-Lapointe, avait alors affirmé à La Presse que les demandes d’aide alimentaire sur les lignes de piquetage avaient quadruplé.

Il représente des éducatrices en service de garde, des secrétaires, des surveillantes d’élèves, des techniciennes en éducation spécialisée, dont la moyenne salariale est d’environ 30 000 $ par an.

Environ huit syndiqués sur dix du Front commun sont des femmes. Chez les enseignants de la FAE, la proportion de femmes est de 75 %. Les membres de la FAE en sont à leur 17e jour de grève générale illimitée.

L’AFPC compte plus de 230 000 membres qui travaillent notamment dans des agences et des ministères fédéraux.

Avec Marie-Ève Morasse et Vincent Larin, La Presse