L’Alliance des professeures et professeurs de Montréal (APM) rendra disponible un programme d’aide alimentaire pour ses membres éprouvant des problèmes financiers en raison des grèves en cours dans le secteur public.

Dans un avis interne, la présidente de l’organisme, Catherine Beauvais St-Pierre, se dit d’emblée consciente que certaines personnes que son groupe représente « se trouvent dans une situation financière difficile en raison de la grève générale illimitée » déclenchée par la Fédération autonome de l’enseignement (FAE).

Ainsi, certains membres de l’Alliance pourront recevoir un certificat de 100 $ échangeable chez un épicier présent sur le territoire de Montréal.

Un formulaire a été mis en ligne en début de semaine pour se qualifier pour cette aide. Des critères comme le contexte familial, l’échelon salarial ou le type de contrat de travail devront d’abord être analysés avant d’offrir l’aide financière, a précisé Mme Beauvais St-Pierre.

Cela dit, les fonds injectés par l’Alliance seront soutenus par des dons d’individus et d’autres organisations syndicales, comme les Métallos, qui ont annoncé lundi offrir un coup de pouce de 100 000 $ aux grévistes, principalement en cartes-cadeaux d’épicerie pour aider une « grande majorité de femmes […] qui tient à bout de bras les services publics ».

Nous espérons sincèrement que cette aide permettra aux personnes désireuses de tenir le coup. Nous vous savons déterminés et nous devons continuer à être forts et unis dans ce combat.

Catherine Beauvais St-Pierre, présidente de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal

Le tout survient alors qu’un peu plus tôt, lundi, les présidentes des deux syndicats de profs, Josée Scalabrini et Mélanie Hubert, ont fait le point avec les médias. La FAE a notamment salué des discussions « productives » dans une publication sur les réseaux sociaux, en soirée, « Nous demeurons cependant prudents : nous jugerons l’arbre à ses fruits », a-t-on ajouté.

La Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), de son côté, reste sur ses gardes. Le groupe déplore en effet toujours qu’il n’y ait pas « de réelle négociation ».

« Ça fait un an et demi qu’on serait supposé d’être en négociations et on a toujours été en périphérie. On a discuté de bien des choses autour, mais les priorités [composition de la classe, allégement de la tâche], ils ont toujours refusé d’en parler. La conclusion pour eux, c’est toujours : s’il y a un ajout de profs, on ne peut pas en parler », a soutenu en entrevue Josée Scalabrini.

Au cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, on avait une autre interprétation de la situation, lundi. « Malgré ce qui est véhiculé, j’assure aux Québécois que les équipes de négociations gouvernementales ne ménagent aucun effort aux tables : les discussions se déroulent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en continu, à tous les niveaux et avec tous les syndicats », nous a-t-on écrit, en ajoutant que « les demandes syndicales sont encore beaucoup trop élevées pour être réalistes ».

Avec Marie-Ève Morasse, La Presse