Environ 40 % des Québécoises de 18 ans et plus qui ont déjà été dans une relation intime ou amoureuse ont vécu au moins un acte de violence entre partenaires intimes au cours de leur vie, ce qui représente environ 1 329 500 femmes. En ce qui concerne les hommes, la proportion est de 26 %, ce qui représente environ 858 400 hommes.

C’est ce qui ressort de l’Enquête québécoise sur la violence commise par des partenaires intimes. Réalisée par l’Institut de la statistique du Québec, elle a été menée en 2021-2022 auprès de 24 499 personnes de 18 ans et plus.

« Parmi les femmes qui ont déjà été dans une relation intime ou amoureuse, peut-on lire, environ 35 % ont déjà subi au moins un acte de violence psychologique, 22 % au moins un acte de violence physique et 17 % au moins un acte de violence sexuelle. Du côté des hommes, 24 % ont déjà subi au moins un acte de violence psychologique, 13 % au moins un acte de violence physique et 3,4 % au moins un acte de violence sexuelle ».

L’Institut de la statistique du Québec note aussi que « les actes de violence les plus graves sont subis par les femmes ».

Par ailleurs, « parmi les personnes qui ont déjà vécu de la violence entre partenaires intimes, une majorité de femmes (62 %) ont subi plus d’une forme de violence, tandis qu’une majorité d’hommes en ont subi une seule (56 %) ».

Les personnes les plus touchées sont les jeunes femmes de 18 à 29 ans, les personnes qui vivent dans des milieux plus défavorisés, celles qui ont vécu durant leur enfance des expériences de violence.

Les enfants sont aussi des victimes de cette violence. Environ 33 % des femmes et 28 % des hommes qui ont subi des actes de violence de la part d’un ou une partenaire ou ex-partenaire intime au cours de l’année précédant l’enquête disent que des enfants dans leur ménage en ont été témoins. D’ailleurs, les recherches indiquent que la violence entre partenaires intimes peut compromettre la sécurité des enfants et entraîner de nombreuses conséquences sur leur santé et leur développement.

Cette violence est presque toujours vécue dans la solitude, peu de victimes allant chercher de l’aide.

« Environ 8 victimes sur 10 n’ont pas eu recours à des services officiels (service juridique, organisme communautaire, service d’hébergement) ou à des spécialistes (psychologue, travailleur social), notamment car elles n’en ont pas ressenti le besoin, ne se sentaient pas à l’aise de demander de l’aide ou ignoraient l’existence de certains services. »