Inspiré par des villes comme Paris ou Londres, Québec va tester dès cette rentrée le concept de « rue-école » dans trois établissements de la capitale.

L’idée est assez simple : il s’agit d’interdire la circulation automobile devant ces écoles une heure par jour, soit lorsque les enfants y arrivent et en repartent, à l’exception des résidants. Certaines écoles montréalaises ont aussi tenté l’expérience.

« Notre objectif est zéro mort et zéro blessé dans les zones scolaires. Et pour y arriver, il faut un ensemble de mesures, et la rue-école est un outil de plus », a indiqué lundi Pierre-Luc Lachance, vice-président du comité exécutif et responsable du dossier des transports.

La Ville de Québec veut augmenter la part des enfants qui roulent ou marchent vers l’école. Le maire Bruno Marchand s’était montré intéressé par les « rues aux écoles » qui ont essaimé à Paris lors d’un voyage en novembre dernier dans la capitale française. Londres a aussi multiplié les « School Streets ».

Le projet pilote aura lieu trois vendredis consécutifs, fin septembre et début octobre, à l’école Fernand-Séguin (quartier de la Cité-Universitaire), au Lab-École Stadacona (quartier Limoilou) et à l’école Sacré-Cœur (quartier Saint-Sauveur).

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Le conseiller municipal Pierre-Luc Lachance et le maire Bruno Marchand

Les écoles ont été choisies d’après plusieurs critères. Les établissements situés dans des artères trop passantes sont par exemple écartés, pour ne pas créer des maux de tête aux automobilistes.

En clair, la chaussée juste devant l’école sera interdite aux autos de 8 h à 8 h 30 et de 15 h à 15 h 30. La Ville de Québec compte sur des parents bénévoles pour fermer les rues et pour escorter les résidants qui ont leur entrée privée dans la section fermée.

L’unique citoyen visé par ce projet pilote devant l’école Fernand-Séguin a profité de la conférence de presse de lundi pour s’adresser directement aux élus et hauts fonctionnaires. Marc Bélanger se demandait pourquoi la Ville n’avait pas plutôt recours à des aménagements permanents pour sécuriser la rue et l’école. « Faites un sens unique et ça va être réglé ! », a dit l’homme devant les micros et caméras des médias.

Pierre-Luc Lachance a répondu qu’une telle mesure aurait un impact sur toutes les rues autour, et l’a invité à venir en discuter avec lui après la conférence de presse.

La Ville veut des radars mobiles

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a dévoilé récemment sa nouvelle politique en sécurité routière et veut notamment simplifier l’emploi des radars photo par les municipalités.

La Ville de Québec se dit intéressée à des radars photo, mais n’a pas l’intention d’en demander dans toutes les zones scolaires, comme le fait New York, par exemple. « Ce qui est souhaité, ce sont des radars mobiles. La Ville veut avoir la liberté d’installer les radars où elle souhaite », a dit Pierre-Luc Lachance.

La Ville ne sait pas encore combien de ces radars pourraient apparaître sur son territoire, notamment en zone scolaire. Les radars photo permettent de détecter et de sanctionner les automobilistes qui roulent à plus de 30 km/h devant les écoles.

Le Québec a connu en 2022 le pire bilan routier des 15 dernières années pour les piétons, alors que 79 d’entre eux ont été tués.