Les vacanciers qui prévoient rester au Québec durant les vacances de la construction doivent s’attendre à une alternance d’averses, d’humidité et de températures légèrement au-dessus des moyennes. Des prévisions météorologiques en dents de scie, mais pas de canicule en vue, prévoient les experts.

Sur le plan des « conditions météo, ça ne risque pas d’être les meilleures vacances de la construction à vie », estime Patrick Duplessis, météorologue à MétéoMédia.

Le premier week-end sera pluvieux, prévient-il. Une dépression est attendue vendredi. Elle amènera de la pluie jusqu’à samedi, et l’est du Québec recevra des averses dimanche. « Pour ceux qui tombent en vacances vendredi, ce n’est pas idéal », explique-t-il en entrevue.

Pour le reste du Québec, la situation s’améliore à partir de dimanche, mais les prévisions demeurent instables pour la semaine prochaine. « Il va y avoir une ou deux journées de soleil. Après ça, une journée ou deux de pluie », note le météorologue.

On va aussi avoir de l’humidité. La même lourdeur qu’on a eue depuis le début du mois va revenir, surtout en deuxième moitié de semaine prochaine, dans le sud du Québec.

Patrick Duplessis, météorologue à MétéoMédia

Même constat du côté de Dominic Martel, météorologue chez Environnement Canada, qui estime que la météo des sept prochains jours sera « en dents de scie ». « On est légèrement en haut des moyennes avec le soleil, puis on descend légèrement en bas avec la pluie. Ça alterne pas mal. »

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Mercredi, le soleil était au rendez-vous au parc Maisonneuve. De la pluie est toutefois attendue pour la fin de semaine, au début des vacances de la construction.

Des températures légèrement au-dessus des normales, mais pas de canicule à l’horizon, estiment les experts.

Gare aux orages

Et pour les vacanciers qui prévoient mettre le cap vers la Gaspésie ou la Côte-Nord ? « En Gaspésie, nous aurons le même scénario que pour le sud du Québec, mais décalé de 12 heures, explique Dominic Martel. Sur la Côte-Nord, nous aurons le même scénario qu’en Gaspésie, mais avec plus de pluie. On attend de 10 à 20 millimètres de pluie en Gaspésie, alors que sur la Côte-Nord, ça sera peut-être de 15 à 30 millimètres. »

En ce qui a trait aux prévisions pour la deuxième semaine (du 30 juillet au 6 août), Patrick Duplessis prévoit une baisse du mercure. « On va redescendre près des normales, tant sur le plan des températures que de la pluie. »

Qui dit pluie et humidité dit orages. Bien qu’ils soient difficiles à prévoir plus d’une semaine d’avance, le météorologue de MétéoMédia invite les vacanciers à la prudence. « Avec l’instabilité qui se dessine la semaine prochaine, il faudra s’assurer de traîner un téléphone cellulaire pour avoir les alertes météo. C’est peut-être une mauvaise idée de se lancer dans une déconnexion complète pendant cinq jours en forêt. »

Quand on se compare, on ne se console pas

Les Québécois qui passeront leurs vacances en Europe devront s’attendre à avoir chaud, même très chaud, alors qu’on enregistre une canicule record dans le sud du continent. Et cette canicule ne semble pas vouloir s’essouffler.

Secrétaire dentaire, Manon Duquette a passé deux semaines en Alsace, au mois de juin. Et elle ne s’attendait pas à avoir aussi chaud. « Même un t-shirt, c’était trop chaud ! », raconte-t-elle au téléphone.

PHOTO FOURNIE PAR MANON DUQUETTE

Manon Duquette ne s’attendait pas à avoir si chaud lors de son voyage en Alsace.

En voyage avec des amis, c’est la première fois qu’elle visitait l’Europe. Malgré la chaleur, elle voulait maximiser chaque minute. « À un moment donné, on a été faire un tour de bateau sur un petit canal. Le soleil plombait très fort. C’était collant. C’était vraiment très, très chaud. »

De son côté, Ann-Sophie David-Boudrias s’envolera bientôt pour le Portugal. Mais la chaleur ne lui fait pas peur. « Oui, il fera chaud, mais on m’a dit qu’il fait beaucoup moins humide qu’ici, et donc moins étouffant. Là-bas, quand il fait 29 °C, il fait 29 °C. Il ne fait pas 46 avec l’humidex ! », rigole la coordonnatrice en communications et marketing.

Elle prévoit tout de même prendre certaines mesures pour éviter d’avoir trop chaud. « On va s’acheter beaucoup d’eau, porter des vêtements légers, mettre de la crème solaire. »

Les épisodes de chaleur extrême à l’échelle mondiale témoignent des changements climatiques, note Christopher McCray, spécialiste en simulations et analyses climatiques pour Ouranos, consortium sur les changements climatiques. Et si on ne diminue pas drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre (GES), ces épisodes extrêmes deviendront de plus en plus extrêmes, estime-t-il.

« Nos modèles prédisent des augmentations assez importantes de la chaleur extrême au Québec dans le futur. Dans la région de Montréal, à l’heure actuelle, on compte environ une dizaine de jours par année où la température dépasse 30 °C. Si on suit la trajectoire d’émissions de GES, on pourrait se rendre à 20 ou 30, même 50 journées par année de plus de 30 °C à Montréal. »