(Rome) Des températures qui dépassent les 40 °C en Italie, frôlent même les 48 °C en Sardaigne, des régions d’Espagne à 15 °C au-dessus des normales saisonnières, des records attendus aux États-Unis : la vague de chaleur va encore s’accentuer mardi dans certaines parties de l’hémisphère Nord.

En Grèce, mille deux cents enfants ont dû quitter lundi des colonies de vacances menacées par des incendies attisés par des vents violents près de Loutraki, à environ 80 km à l’ouest d’Athènes.  

À Kouvaras, à environ 50 km à l’est de la capitale grecque, un autre feu faisait rage, se propageant jusqu’à Avavyssos, à 40 km au sud-est d’Athènes, dans la région densément peuplée de l’Attique.

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Incendie à Irini, près de Loutraki, à environ 80 km à l’ouest d’Athènes, le 17 juillet

Le pays subit lui aussi depuis jeudi la canicule, avec des pointes de plus de 44 °C dans le centre de son territoire.

A l’ouest de la Botte italienne, l’île de Sardaigne va cuire mardi avec près de 48 °C prévus au thermomètre. Au sud, en Sicile, il affichera 43 °C dans la journée.

« Nous vivons au Texas et là-bas il fait vraiment chaud. On pensait échapper à la chaleur mais, ici, il fait encore plus chaud », a confié lundi Colman Peavy, un touriste américain de 30 ans qui visite l’Italie avec sa femme Ana.

Les records n’ont pas été battus à Rome, mais il a fait 39 °C à l’ombre ce jour-là.

« On transpire comme en enfer », déclarait dimanche François Mbemba, prêtre de 29 ans originaire de la RDCongo et établi au Vatican, sous presque 40 °C ressentis.

Alertes en Espagne

Le sud de l’Espagne aussi sera écrasé par des chaleurs extrêmes, pouvant grimper jusqu’à 44 °C dans la région de Murcie. Le pays sort d’une semaine déjà éprouvante, mais l’alerte sera encore rouge mardi dans l’Aragon (nord), les Baléares (est) ainsi que la Catalogne (nord-est).  

Des températures « 10 à 15 degrés » au-dessus des normales, selon l’agence météorologique nationale. L’épisode caniculaire doit continuer mercredi puis décliner à partir de jeudi.

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Madrid, Espagne, le 17 juillet

À Chypre, où les températures devraient rester au-dessus des 40 degrés jusqu’à jeudi, un homme de 90 ans est mort dimanche et trois autres personnes âgées sont hospitalisées à la suite d’un coup de chaleur, ont annoncé les autorités.  

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Un homme sur une plage de Larnaca, à Chypre

En Europe, le réchauffement est deux fois plus rapide que la moyenne mondiale, notent les experts, et les pays méditerranéens en souffrent particulièrement.  

« L’air chaud qui descend généralement sur le promontoire africain créant des déserts, s’est déplacé vers l’Europe. En ce sens, on peut parler d’une tropicalisation du climat », a expliqué Claudio Cassardo, un météorologue et professeur à l’université de Turin.

« Je ne supporte pas la chaleur », a confessé Marian, un chauffeur de taxi de Bucarest.

« C’est pourquoi, demain [mardi] j’emmène ma femme et mes enfants à la montagne », a ajouté cet homme de 51 ans, regrettant « l’époque à laquelle les saisons étaient les saisons en Roumanie ». Le mercure avoisinait alors les 40 °.

À Athènes, « les conditions de travail sont très difficiles », a reconnu Nancy Vikeli, qui vend en plein soleil des cartes sim d’une grande compagnie de téléphone. « Nous faisons souvent des pauses pour nous rafraîchir et aller à l’ombre ».

Mégafeux au Canada

Aux États-Unis, les services météo observent une vague de chaleur « oppressante » dans le sud et prévoient plusieurs records de températures.

Dans la célèbre Vallée de la Mort, en Californie, l’un des endroits les plus chauds de la planète, le thermomètre a affiché 52 °C dimanche.  

Plusieurs feux très violents dans le sud de l’État ont entraîné l’évacuation de la population. Le plus important, Rabbit Fire, a brûlé quelque 3200 hectares.

La capitale de l’Arizona, Phoenix, a enchaîné lundi un 18e jour au-dessus de 43 °C, égalant son record avec encore 45 °C dans l’après-midi.

Plusieurs États sont menacés par de fortes intempéries, selon le service météo national.

« Quand je ne bois que de l’eau, j’ai des vertiges, j’ai envie de vomir à cause de la chaleur », a relaté Juan, Mexicain de 28 ans ouvrier du BTP au Texas. Préférant taire son nom, il dit avoir besoin de boissons sucrées et de froid pour « pouvoir marcher correctement ».

Au Canada, plus de dix millions d’hectares ont déjà brûlé cette année, avec 882 feux toujours actifs lundi, dont 579 considérés comme hors de contrôle, a expliqué le Centre interservices des incendies de forêt du Canada (CIFFC).

Deux pompiers sont morts en luttant contre ces mégafeux, ont déploré les autorités.  

La fumée a de nouveau migré vers les États-Unis, déclenchant des alertes à la qualité de l’air dans une large partie du Nord-Est américain.

Coups de chaleur au Japon et en Chine

Le Japon a émis lui des alertes aux coups de chaleur lundi pour 32 de ses 47 préfectures, qui connaissent des températures proches du record absolu de 41,1 °C atteint en 2018.

« Le climat a clairement changé. Avant, la température [dans la préfecture de Yamanashi, proche de Tokyo] n’atteignait jamais 30 °. Maintenant, on les atteint facilement », regrette Tomoya Abe, 50 ans, de retour d’un séjour au camping pour fuir son appartement de la capitale « où la température peut monter à 37 ° ».

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Tokyo, Japon, le 17 juillet

Ce pays fait également face à des pluies torrentielles qui ont fait au moins huit morts.  

La Chine a quant à elle battu dimanche un record pour une mi-juillet, avec 52,2 °C dans la région aride du Xinjiang (ouest).