Au moment où le Québec traverse un été historique en matière d’incendies de forêt, le syndicat des employés de la Société de protection des forêts contre le feu appelle à une révision « drastique » de leurs conditions de travail.

Après avoir été mises sur pause en raison du nombre d’incendies de forêt sans précédent qui consument le Québec, la reprise des négociations dans le cadre du renouvellement de la convention collective approche, rappelle le syndicat Unifor dans un communiqué émis mercredi matin.

Son cheval de bataille dans le cadre de ses négociations : « retenir et attirer de nouveaux combattants des incendies dans ces professions cruciales pour tout le Québec ».

« Avoir des conditions qui ne tiennent pas compte de l’inflation actuelle et du coût de la vie, et bien cela a pour effet que des gens d’expérience quittent leur poste à la SOPFEU et rend très difficile le recrutement de nouveaux travailleurs. Pour une organisation dédiée à la lutte aux incendies, c’est quand même étonnant en 2023, », mentionne le directeur québécois d’Unifor, Daniel Cloutier.

Un employé du Syndicat des pompiers forestiers de la Côte-Nord, par exemple, gagne au plus environ 29 $ de l’heure, et ce, s’il se trouve tout en haut de l’échelle salariale prévue à leur dernière convention collective échue en janvier dernier.

Un système à risque

Qui plus est, les pompiers venus des quatre coins du globe, dont des États-Unis, de la France, de l’Espagne, du Portugal et plus récemment de la Corée du Sud, pour prêter main forte ne seront peut-être pas toujours aussi disponibles, pointe le syndicat. D’où l’importance pour la SOPFEU de retenir son personnel, plaide-t-il.

Le fonctionnement habituel des services de lutte aux incendies repose sur l’échange des ressources à l’échelle nationale et internationale. Cependant, en contexte de changements climatiques et de feux plus grands et simultanés à travers le Canada, ce système risque d’être mis à mal.

Daniel Cloutier, directeur québécois d’Unifor

Finalement, Unifor plaide pour des investissements supplémentaires dans les équipements de protection individuelle, la formation et le soutien psychologique pour les employés de la SOPFEU.

Peut-être le syndicat trouvera-t-il une oreille attentive auprès du gouvernement du Québec, dont relève en partie la SOPFEU. De passage plus tôt cette semaine en Abitibi-Témiscamingue, pour y constater les dégâts causés par les incendies de forêt, le premier ministre du Québec, François Legault, n’a pas exclu d’investir davantage pour l’achat d’avions-citernes et l’embauche de pompiers forestiers.

« On a eu besoin des gens du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve, de France, des États-Unis. C’est sûr qu’on aimerait avoir plus d’autonomie », a-t-il notamment déclaré.

La SOPFEU compte 450 employés répartis à son siège social de Québec et dans ses bases, dont les quatre principales sont situées à Baie-Comeau, Roberval, Maniwaki et Val-d’Or.