Le premier ministre François Legault songe à de nouvelles aides pour les entreprises forestières dans le besoin en raison des incendies de forêt.

« On n’exclut pas, comme on l’a fait durant la pandémie, quand on aura le portrait exact de la situation et de la suite des choses, que certains prêts soient convertis en subventions pour aider les entreprises qui ont vraiment besoin d’aide », a-t-il expliqué en point de presse lundi à Normétal, en Abitibi-Témiscamingue.

M. Legault a ajouté que les décisions en la matière seront prises au cas par cas.

Le premier ministre a aussi évoqué que des entreprises – comme des pourvoiries – ne sont pas assurées pour les pertes de revenus. « Pour les pertes de revenus, on n’exclut rien et on va aider graduellement tout le monde », a-t-il indiqué.

Le premier ministre a rappelé que des programmes d’aide ont déjà été mis en place pour les personnes évacuées et les entreprises.

« On se fait plus souvent aider qu’on va aider les autres »

Bien que la lutte contre les incendies de forêt ne soit pas encore terminée, le premier ministre pense déjà à l’avenir. Il a notamment évoqué l’idée que des tranchées soient creusées de manière préventive autour des villages afin d’éviter que d’éventuels feux ne se rendent jusqu’aux maisons.

François Legault n’exclut pas non plus d’investir davantage pour l’achat d’avions-citernes et l’embauche de pompiers forestiers.

« Les gens de la SOPFEU me disent aussi : “On se fait plus souvent aider qu’on va aider les autres”. Donc ça serait peut-être le temps d’augmenter les ressources », a-t-il illustré.

« On a eu besoin des gens du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve, de France, des États-Unis. C’est sûr qu’on aimerait avoir plus d’autonomie », a ajouté le premier ministre.

Après Normétal, M. Legault doit se rendre à Lebel-sur-Quévillon, lundi après-midi, pour visiter des secteurs touchés par les incendies de forêt.

Levée de l’interdiction de faire des feux

Le gouvernement du Québec a annoncé lundi matin la levée totale et immédiate de l’interdiction de faire des feux à ciel ouvert en forêt ou à proximité. Cette mesure était en vigueur depuis la fin du mois de mai dernier.

Les conditions météorologiques qu’Environnement Canada prévoyait lundi pour le début de la semaine dans la région Nord-du-Québec ne devaient donner qu’un petit coup de main aux équipes qui luttent contre d’importants incendies de forêt, notamment dans des secteurs en périphérie de la Baie James.

L’agence fédérale prévoyait lundi matin qu’en journée, les probabilités d’averses s’élèveraient à 60 %. Des averses étaient attendues en soirée et pendant la nuit, avec possibilité d’un orage. Pour la journée et la soirée de mardi, de même que pendant la nuit de mercredi, les probabilités d’averses étaient en déclin, à 40 %.

Aucune pluie continue n’était attendue.

En fin de semaine dernière, la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) a affirmé qu’aucune communauté ou municipalité n’était menacée directement par les flammes. Les opérations avaient principalement lieu à Radisson, où l’aéroport était menacé par le feu, de même que dans les localités de Wemindji, de Waskaganish et d’Eastmain, à cause de la proximité des flammes des routes d’accès.

Le feu s’approchait aussi de la route Billy Diamond, un accès routier important vers le Nord.

D’autre part, Environnement Canada a maintenu lundi pour la région de la Baie James et pour certaines communautés cries un bulletin de mauvaise qualité de l’air, en raison des concentrations élevées de particules fines provenant des incendies de forêt. Ces conditions pourraient persister dans les prochains jours, a-t-on ajouté.

Plus au nord, les communautés inuites d’Umiujaq, de Kuujjuarapik et d’Inukjuak, sur la côte de la baie d’Hudson, étaient aussi affectées lundi par une mauvaise qualité de l’air, tout comme celle de Kuujjuaq, près de la baie d’Ungava.

Tôt lundi matin, la SOPFEU signalait que 101 incendies étaient en activité dans la forêt québécoise, dont 78 en zone nordique.