(Québec) Le fiasco de la SAAQ a coûté 2,6 millions en heures supplémentaires des employés de la société d’État, qui ont mis les bouchées doubles pour rétablir la situation. La firme PricewaterhouseCoopers passera aussi au crible les ratés de la transformation numérique.

Ces nouveaux détails ont été révélés mardi lors de l’étude des crédits budgétaires du ministère des Transports et de la Mobilité durable, volet Transports-Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

Le nouveau PDG de la société d’État, Éric Ducharme, a indiqué qu’en date du 27 avril, plus de 1,2 million a été versé en heures supplémentaires pour les travailleurs de la SAAQ. À cela s’ajoutent 1,4 million en frais pour l’élargissement des heures d’ouverture et les primes de fin de semaine, notamment, pour un total dépensé jusqu’à présent de 2,6 millions de dollars.

Sans surprise, le fiasco de la SAAQ a été au cœur des questions des partis d’opposition lors de cet exercice de reddition de compte.

M. Ducharme a également révélé que la SAAQ et le ministère de la Cybersécurité et du Numérique ont mandaté la firme PricewaterhouseCoopers pour mener un examen complet de la séquence des décisions ayant mené à ce cafouillage informatique, qui a plongé en mars le gouvernement Legault dans une crise.

Le rapport de la firme est attendu pour l’été, a indiqué M. Ducharme. Le député libéral André A. Morin a demandé à la ministre Geneviève Guilbault de s’engager à rendre public le document lorsqu’il sera soumis. « Je m’engage à ce qu’on rende publiques les principales conclusions, mais on va se donner le droit de le voir d’abord et ensuite on verra », a répondu la ministre des Transports.

Report et mesures insuffisantes

L’étude des crédits budgétaires a permis d’en apprendre un peu plus sur les étapes ayant précédé la fermeture des bureaux de la SAAQ pour une période de trois semaines, entre le 27 janvier et le 20 février, pour implanter le nouveau système. Mme Guilbault a confirmé avoir eu une première présentation officielle du projet de transformation numérique le 2 novembre dernier.

À ce moment, le scénario envisagé était de procéder à la fermeture des bureaux de la SAAQ pendant la période des Fêtes pour rouvrir en janvier. Or, la SAAQ n’était pas prête et au 30 novembre, la direction a choisi de reporter l’interruption de service au 27 janvier. « C’était une évidence pour tout le monde dans la pièce que ce n’était pas le scénario idéal », a précisé M. Ducharme.

Le PDG de la SAAQ affirme encore aujourd’hui qu’il est difficile de dire si la direction précédente a mal évalué les effets de l’implantation du nouveau système. Est-ce qu’on aurait pu faire les choses différemment, lui a demandé le député solidaire, Étienne Grandmont.

« Je pense que les mesures de mitigation auraient pu être augmentées […] pour être certain d’avoir assez d’employés sur place pour permettre de répondre à la demande si jamais il y avait une problématique par rapport à la livraison des services », a admis M. Ducharme. La formation des travailleurs était adéquate, a-t-il soutenu en revanche, alors que plus de 55 000 heures de formation ont été données.