Le premier ministre François Legault implore les Québécois d’être « patients » et « solidaires » dans les prochains jours, afin de passer à travers l’épisode majeur de pannes d’électricité. Son gouvernement envisage « d’autres façons de se protéger » contre de futurs évènements similaires, mais trouve irréaliste d’enfouir tous les fils.

« Je veux dire aux Québécois : soyez patients. Ce n’est pas du tout comme la crise du verglas en 1998, d’abord parce qu’on est en avril et pas en janvier. On ne prévoit pas avoir trois ou quatre jours de verglas », a expliqué M. Legault lors d’une conférence de presse tenue au quartier général d’Hydro-Québec, jeudi.

Il appelle aussi la population à être « solidaires ». « Si vous connaissez des gens seuls, appelez-les et vérifiez s’ils ont besoin d’un endroit où rester », a-t-il notamment illustré, en se disant par ailleurs « surpris » de la vitesse à laquelle le verglas est arrivé.

À l’instar d’Hydro-Québec, le chef du gouvernement a réitéré les appels à la prudence, implorant les citoyens de s’éloigner des fils électriques, et de déplacer les véhicules se trouvant à proximité si possible. Un mot d’ordre a été donné à la Sûreté du Québec et aux municipalités « de ne pas donner de contraventions ».

PHOTO GRAHAM HUGHES, LA PRESSE CANADIENNE

À ce stade-ci, le premier ministre n’envisage pas « pour l’instant » de demander l’aide de l’armée dans le Grand Montréal. « Étant donné que c’est concentré dans la métropole, on est capables de demander à d’autres régions de venir nous aider. »

C’est terrible de voir autant de gens sans électricité. […] La température s’améliore et on espère qu’on aura un beau congé de Pâques pour la majorité des Québécois.

François Legault, premier ministre

Irréaliste de tout enfouir

Plus tôt, aux côtés de la mairesse Valérie Plante, le premier ministre canadien Justin Trudeau avait laissé entendre que des programmes financiers existent pour les provinces souhaitant notamment enfouir leurs fils d’électricité, une solution réclamée par plusieurs citoyens à chaque évènement du genre.

Mais François Legault tempère les attentes. « Enfouir tous les fils d’Hydro-Québec, on parle d’environ 100 milliards. Peut-être que ça se fait dans certains endroits, mais il faut être réaliste », a-t-il jugé, ajoutant toutefois que « ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres façons de se protéger ». Son gouvernement, dit-il, est d’ailleurs « en train d’ajouter de la capacité » de production et d’effectifs chez Hydro-Québec.

Pour augmenter la résilience à travers la province, M. Legault affirme que du travail est en cours pour doter les plus petites municipalités de « points de contrôle, afin que les gens puissent aller prendre une douche » pendant de telles tempêtes.

Un peu plus tôt, lors d’un autre point de presse tenu au même endroit, la PDG sortante d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, avait martelé plus tôt qu’il presse d’entamer « discussion de société » au Québec sur le développement d’une « résilience » énergétique à plus long terme, en répétant que ce genre d’évènement météo « risque de se reproduire de plus en plus ».

À ce stade-ci, le premier ministre n’envisage pas « pour l’instant » de demander l’aide de l’armée dans le Grand Montréal. « Étant donné que c’est concentré dans la métropole, on est capables de demander à d’autres régions de venir nous aider. »

D’après Hydro-Québec, entre 70 % et 80 % des clients qui sont dans le noir devraient retrouver l’électricité d’ici la fin de la soirée de vendredi, aux alentours de minuit.

« Nous déployons tout ce que nous pouvons en moyens financiers, humains et techniques pour vous raccorder le plus rapidement possible. […] Ce n’est pas parce qu’il fait chaud qu’on va moins vite, et ce n’est pas parce que c’est Pâques qu’on ne donnera pas notre 100 % », avait de son côté assuré la PDG sortante d’Hydro-Québec, Sophie Brochu.

Rappelons que pour l’heure, les régions les plus touchées par le million de pannes demeurent l’Outaouais, où le verglas est arrivé en premier, mais surtout la Montérégie et Montréal. La métropole québécoise représente d’ailleurs environ 50 % des pannes à l’heure actuelle. La priorité est donnée aux citoyens en danger, puis aux établissements de santé et aux équipements de communication d’urgence.