(Montréal et Ottawa) Environ 40 % d’adolescents parmi 9221 adolescents pratiquant un sport organisé au Québec ont été victimes d’au moins une forme de violence de la part d’une personne en position d’autorité, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec parue jeudi. À Ottawa, pendant ce temps, le gouvernement a dévoilé l’identité des personnes qui piloteront la Commission sur l’avenir du sport.

Selon cette enquête, 11 % ont été victimes d’au moins un geste de violence physique, soit 13 % des garçons et 9 % des filles.

Par ailleurs, 8 % ont été victimes d’au moins un geste de violence sexuelle, soit 9 % des filles et 6 % des garçons.

Quant aux gestes de violence psychologique ou de négligence, 26 % des répondants de l’enquête disent en avoir subi au moins un.

L’étude sur le vécu des adolescents et adolescentes dans les milieux sportifs au Québec a été menée du 7 novembre 2022 au 16 juin 2023 dans les écoles publiques et privées québécoises. Parmi les 19 642 jeunes interpellés, 9221 de 14 ans et plus pratiquent un sport organisé (47 %).

Parmi les victimes masculines d’au moins un geste de violence physique de la part d’une personne en autorité, la majorité (85 %) a indiqué avoir subi cette violence de la part d’hommes.

Chez les victimes féminines d’au moins un geste de violence physique, 53 % ont déclaré avoir subi cette violence de la part de femmes, 36 % de la part d’hommes et 11 % de la part des deux.

La violence survient souvent à un tout jeune âge. Parmi les victimes d’au moins un geste de violence sexuelle (8 %), 28 % en ont été victimes pour la première fois à l’âge de 10 ans ou avant, 33 % entre 11 et 13 ans et 39 %, à l’âge de 14 ans ou après.

À cette violence rampante subie par une personne en situation d’autorité s’ajoute la violence subie de la part d’un pair. À ce chapitre, presque la moitié (45 %) des répondants disent en avoir été victimes.

Commission sur l’avenir du sport

Du côté d’Ottawa, la ministre fédérale des Sports Carla Qualtrough a dévoilé l’identité des trois membres de la Commission sur l’avenir du sport au Canada.

L’ancienne juge en chef de la Cour de justice de l’Ontario Lise Maisonneuve a été nommée commissaire. Elle sera épaulée par Noni Classen et Andrew Pipe à titre de conseillers spéciaux.

La ministre Qualtrough avait annoncé la création de cette entité au mois de décembre dernier, dans la foulée des révélations de plusieurs sportifs ayant subi des abus dans le sport.

Elle a commencé son allocution en présentant, encore une fois, des excuses.

« Je suis désolée que cela vous soit arrivé. Je suis désolée que le système sportif ne vous ait pas protégé ou n’ait pas demandé des comptes à ceux qui vous ont fait du mal », a-t-elle laissé tomber.

Le modèle de la commission indépendante, qui devra présenter deux rapports et tenir un sommet national sur l’enjeu de l’abus dans le sport, s’apparentera à celui de la Commission de vérité et réconciliation.

La décision d’opter pour ce format avait suscité une certaine déception chez ceux qui militaient en faveur de l’ouverture d’une enquête publique.

Le gouvernement a réservé dans son budget 2024 une enveloppe de 10,6 millions sur deux ans, à compter de 2024-2025, pour appuyer les activités de la commission.