Avec la visite du président américain Joe Biden au Canada, le chemin Roxham est de retour dans les actualités. Pour mieux comprendre la présence de ce passage névralgique pour plusieurs immigrants, voici quelques explications.
L’Entente sur les tiers pays sûrs en 10 questions
L’accord signé en 2002 entre le Canada et les États-Unis fait en sorte qu’un réfugié potentiel doit présenter sa demande d’asile dans le premier pays sûr où il met les pieds. L’entente exclut les passages qui ne sont pas à des points d’entrée officiels, comme le chemin Roxham.
Le nouveau pacte permettrait aux deux pays d’intercepter et de renvoyer toute personne qui tente de traverser les quelque 9000 kilomètres de frontière qui les séparent, y compris les points d’entrée comme le chemin Roxham.
La Presse a tenté d’expliquer ce dossier opaque en 10 questions.
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Il faut reconnaître que « le Québec a atteint et même dépassé sa capacité d’accueil. Donc, il faut fermer le chemin Roxham », a insisté le premier ministre François Legault. Québec a demandé d’envoyer les migrants passant par le chemin Roxham dans d’autres provinces. En mars, ce fut le cas pour 58 % des migrants, a relevé M. Legault. « Ce n’est pas encore suffisant. »
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Ceux qui s’impliquent auprès des personnes migrantes craignent que des gens en quête de sécurité ne se retrouvent en danger en tentant de traverser la frontière. Pour Frantz André, membre du Comité d’action des personnes sans statut, cette annonce ne signifie pas que les demandeurs d’asile vont désormais cesser de traverser la frontière dans les deux sens.
S’ils se font attraper, [les migrants] vont être mis en détention et expulsés aux États-Unis. On ne sait pas trop dans quelles conditions et ce qui va leur arriver.
Stephan Reichhold, directeur de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes
D’autres traversées mortelles ?
Selon Frantz André, le nouvel accord pourrait pousser des personnes à « trouver d’autres points d’entrée, ailleurs, qui sont moins sûrs ». Un drame comme la mort de Fritznel Richard, ce demandeur d’asile d’origine haïtienne retrouvé mort près du chemin Roxham en plein mois de décembre, pourrait se reproduire, selon lui.
Lisez notre articleChemin Roxham : 24 heures avec un « passeur »
La Presse a passé 24 heures avec un Américain qui a troqué son métier de couvreur contre celui de « passeur ». Cinq fois par jour, de 3 h du matin à 18 h le soir, cet homme va chercher des migrants à Plattsburgh pour les amener au bout du chemin Roxham.
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