L’historien Laurent Turcot défend sa démarche en ligne après avoir fait l’objet de nouvelles allégations de plagiat, cette fois dans des vidéos publiées sur sa chaîne YouTube. L’omission de certaines références est une « erreur de bonne foi » de ses collaborateurs responsables de l’écriture de ses textes qu’il a immédiatement corrigée, dit-il en déplorant un « procès d’intention » à son endroit.

Jeudi, Le Journal de Montréal a fait état d’une vingtaine de cas où le professeur de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) semble reprendre mot à mot dans des vidéos publiées sur sa chaîne YouTube L’Histoire nous le dira, qui compte près de 450 000 abonnés, les propos d’anciennes vidéos d’autres chaînes.

L’un de ces exemples est celui de la vidéo Tatouage, mythes et histoire où Laurent Turcot reprend mot à mot six passages d’une autre vidéo, publiée en 2014 sur la chaîne TED-Ed, et intitulée L’histoire des tatouages.

Aucune référence de cette ancienne vidéo n’apparaissait dans le descriptif de la vidéo de Laurent Turcot jusqu’à ce que Le Journal lui pose des questions à ce sujet.

Comme l’a souligné Radio-Canada, dans une réponse fournie au Journal, « en audio et en vidéo, les avis de référence ne font généralement pas partie des pratiques [et ce] pour ne pas alourdir les propos et nuire à l’écoute » d’une capsule vidéo, s’est défendu Laurent Turcot lorsque joint jeudi soir.

« Les capsules vidéo et les balados d’histoire s’appuient sur des faits, des dossiers de recherche qui vont contenir des sources, mais c’est un travail de vulgarisation, de synthèse de contenu et on essaie de s’adapter au format », assure-t-il.

Des « erreurs de bonne foi »

Dans le cas des emprunts à d’autres créateurs cités par Le Journal, Laurent Turcot affirme qu’ils ont été faits par certains de ses collaborateurs qui « reconnaissent que c’est de la paraphrase et que les références auraient dû apparaître ». Les références ont d’ailleurs été ajoutées dans le descriptif des vidéos dès que l’historien en a été informé.

« Au volume de vidéos qui sont produites, des fois, il y a des omissions qui ont été faites », reconnaît Laurent Turcot. « [Mais] on me fait un procès d’intention sur des choses qui sont fausses et ma bonne foi a été reconnue par mes éditeurs », ajoute-t-il.

Questionné pour savoir pourquoi les références n’avaient pas été incluses dès le départ dans le descriptif des vidéos visées par les cas de plagiat allégués, Laurent Turcot a répondu qu’il « ne pouvait pas [nous] répondre là-dessus ».

« Mais vous pouvez être assurés de ma bonne foi, de mon honnêteté et de mon intention de transmettre. Parce que c’est ça, la chaîne YouTube : c’est de raconter l’histoire le plus simplement à un grand public », explique-t-il.

Pas le premier cas

Ce n’est toutefois pas la première fois que les travaux de Laurent Turcot font l’objet d’allégations de plagiat.

Dans une récente vidéo publiée sur sa page Facebook, l’historien réagissait à d’autres articles, aussi publiés par Le Journal de Montréal au sujet d’allégations de plagiat visant son ouvrage Sport et loisirs : une histoire des origines à nos jours, publié chez Gallimard en 2016.

Il s’y excusait d’avoir commis des « erreurs involontaires » en omettant de mentionner les sources de certaines informations contenues dans l’ouvrage où l’on retrouve 569 références. Laurent Turcot ajoutait être en train de travailler avec son éditrice afin de corriger ses erreurs pour une réédition de son livre.

« À aucun moment, je n’ai voulu m’approprier le travail des autres », assurait-il dans cette vidéo d’excuses.

En décembre dernier, Le Journal rapportait qu’une autre enquête avait été ouverte par l’UQTR au sujet de 120 passages contenus dans des livres de l’historien qui auraient été repiqués d’autres ouvrages.

Cela faisait suite à une première enquête de l’UQTR, dont l’existence avait été rapportée par Le Journal en avril 2022, où l’établissement d’enseignement avait conclu que Laurent Turcot avait plagié certains ouvrages lors de la rédaction de Sport et loisirs : une histoire des origines à nos jours sans toutefois lui imposer de sanctions.

À la suite de la publication de cet article, Laurent Turcot avait alors offert ses « excuses » pour « ces erreurs » dans son ouvrage en assurant qu’il allait « tout mettre en œuvre pour que ça n’arrive plus », selon ce qu’a rapporté Le Journal.