(Québec) Le maire de Québec a lancé mardi un plaidoyer en faveur d’un train à grande vitesse (TGV), selon lui plus attrayant que le projet de train à grande fréquence (TGF) annoncé en grande pompe par Ottawa. Montréal estime quant à elle que le TGV « mérite d’être étudié ».

« Ça fait des mois que j’ai des discussions avec plusieurs ministres du gouvernement Trudeau », a révélé Bruno Marchand en marge d’une conférence de presse sur un tout autre sujet mardi.

« Ma position, c’est un TGV, pour des raisons évidemment de capacité de transporter des gens avec une durée qui est beaucoup moindre et qui favorise un transfert modal des gens qui se déplacent dans un corridor Québec-Kingston », a ajouté le maire, qui dit avoir l’intention « d’en parler avec Justin Trudeau » à la première occasion.

Lors du lancement en grande pompe du projet de TGF par Ottawa en juillet 2021, le gouvernement fédéral semblait jouir du soutien enthousiaste des maires de Québec, alors Régis Labeaume, et de Montréal.

Le projet du fédéral de TGF prévoit de relier Québec à Montréal et Toronto, en passant par Trois-Rivières. Les vitesses prévues sont toutefois moindres qu’en TGV.

Le fédéral estimait par exemple que la distance de près de 550 km qui sépare Montréal et Toronto, qui prend actuellement quelque 5 h en train, pourrait prendre entre 4 h 20 et 4 h en TGF.

En guise de comparaison, les 775 km qui séparent Paris de Marseille peuvent se faire en TGV en moins de 3 h 30.

L’administration de Valérie Plante, invitée à réagir à la sortie du maire de Québec, s’est aussi dite intéressée par le TGV.

« Les projets de transport collectif seront toujours accueillis favorablement à Montréal et le projet de TGV mérite d’être étudié », a écrit dans un courriel Catherine Cadotte, attachée de presse au cabinet de la mairesse de Montréal.

« Les besoins de financement des sociétés de transport sont criants et nécessitent une réponse immédiate, mais il faut aussi planifier dès maintenant l’avenir de la mobilité, qui passe aussi par une offre inter-régionale efficace, ajoute-t-elle. La planification, l’entretien et le développement du transport collectif doivent se faire en même temps. »

L’entreprise française Alstom a relancé le débat autour du TGF en affirmant dans une entrevue au Journal de Montréal que le TGV représentait un bien meilleur projet.

Le cabinet du ministre fédéral des Transports a indiqué à La Presse que le projet de TGF était bien sur les rails. Mais Ottawa rappelle qu’elle a modifié sa « demande d’expression d’intérêts » à l’automne dernier. Celle-ci parlait précédemment de trains à la vitesse maximale de 200 km/h. Le fédéral se montre désormais ouvert à des trains plus rapides.