Une nouvelle étape a été franchie dans l’enquête qui ébranle la petite municipalité de Saint-Roch-de-l’Achigan, dans Lanaudière. Trois corps ont été retrouvés dans les décombres du bâtiment du distributeur Propane Lafortune, détruit par un incendie jeudi dernier.

La Sûreté du Québec (SQ) a confirmé lundi après-midi avoir retrouvé les corps de trois personnes dans les décombres de l’ancien centre de distribution de propane, à Saint-Roch-de-l’Achigan. Jeudi dernier, la déflagration suivie d’un important incendie avait réduit en cendres le bâtiment. Depuis, trois personnes étaient portées disparues.

L’identité des victimes n’a toujours pas été confirmée. Les dépouilles ont été transportées au Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale, afin de les identifier, à la demande du Bureau du coroner, a indiqué lundi Hélène St-Pierre, porte-parole de la SQ.

Selon nos informations, les deux premières victimes sont Céline Pilon et France Desrosiers, qui travaillaient toutes deux comme secrétaires chez Propane Lafortune. La troisième, un homme, réalisait des travaux pour le compte de l’entreprise.

« On se rapproche des réponses »

« Il y avait trois questions : qui, pourquoi et comment. Aujourd’hui, tranquillement, on commence à se rapprocher des réponses, soutient Sébastien Marcil, maire de Saint-Roch-de-l’Achigan, au bout du fil. La prochaine étape va permettre de laisser toute la place aux familles pour traverser cette épreuve-là. »

M. Marcil a parlé aux familles des victimes présumées vendredi dernier. « Elles étaient absolument dévastées par la situation, confie-t-il. Aujourd’hui, on est rendu à lundi, ça fait plus de quatre jours [depuis la tragédie]. Même si on a peu de doutes, le drame absolu et total, c’est de ne pas avoir la réponse officielle et de vivre dans l’attente. C’est ça qui est insoutenable pour elles. »

En effet, la tante de Céline Pilon, jointe par téléphone par La Presse, peine à imaginer sa nièce disparue. « Je me sens très mal, on pense à ça sans arrêt, témoigne-t-elle. Je la vois, je la vois comme si c’était pour exploser et je suis mal. »

Céline Pilon était « une bonne personne, souligne-t-elle. Très gentille, très belle. »

L’enquête se poursuit

Les techniciens en scène d’incendie et les enquêteurs poursuivent toujours l’analyse de la scène située dans un secteur agricole, en périphérie de la petite municipalité de Lanaudière. Un partenariat a aussi été établi avec des experts du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale et du Bureau de la sécurité des transports du Canada, affirme Hélène St-Pierre.

Des démarches juridiques sont aussi entreprises par les autorités afin de permettre la suite de l’enquête, précise la porte-parole.

Jointe par La Presse, l’entreprise Propane Lafortune n’a pas souhaité commenter la nouvelle étant donné que l’enquête est toujours en cours.

Dans la petite ville, la solidarité prévaut, rapporte M. Marcil : « Le sentiment général de toute la population, c’est qu’on veut avoir des réponses aux questions. On se serre tous les coudes, avec les familles [endeuillées], mais autant avec la famille Lafortune. Parce que la famille Lafortune est victime de ce drame-là, tout le monde les connaît ici, personne n’aurait pu imaginer un tel drame. »

À son sens, la population fait confiance aux autorités pour faire la lumière sur l’évènement. « Tout ça dans le but de trouver des réponses et faire en sorte que des évènements comme ça ne puissent plus jamais se reproduire. »