La grande majorité des quelque 670 000 clients d’Hydro-Québec ayant perdu l’électricité en raison de la tempête hivernale de la semaine dernière ont pu la retrouver, mais pour ceux qui restent, le temps commence à se faire long.

En fin de journée mardi, Hydro-Québec faisait état de 24 468 clients toujours plongés dans le noir, à la grandeur de la province.

La région de la Capitale-Nationale restait la plus affectée, avec environ 8500 clients sans courant, alors que les secteurs de Portneuf et de la Jacques-Cartier sont particulièrement touchés en raison de la chute de nombreux arbres, emportant avec eux diverses installations électriques, selon ce qu’a rapporté Le Soleil.

Le 23 décembre, au plus fort de la tempête, plus de 100 000 abonnés de la grande région de Québec se sont retrouvés sans lumière et sans chauffage.

Une centaine d’heures plus tard, les villes de Saint-Raymond et de Stoneham-et-Tewkesbury rapportaient toujours quelques milliers de résidences plongés dans le noir, particulièrement dans les secteurs plus ruraux. Quelque 2000 résidents de la Ville de Québec n’ont pas non plus retrouvé l’électricité.

Dans quelques cas, Hydro-Québec prévoit le rétablissement du réseau au cours des prochaines heures. Mais plusieurs sinistrés devront prendre leur mal en patience, alors que le retour à la normale n’est prévu que pour jeudi ou vendredi dans bien des secteurs.

Les autres régions le plus touchées étaient le Saguenay–Lac-Saint-Jean (3921 clients), la Côte-Nord (3721 clients), la Mauricie (2928 clients) et les Laurentides (2070 clients).

À cela s’ajoutaient le Bas-Saint-Laurent (1021 clients), l’Outaouais (854 clients) et la Montérégie (837 clients).

Signe de la force des vents qui ont soufflé sur l’Est du Québec, les Jardins de Métis, à Grand-Métis, au Bas-Saint-Laurent, ont fait état d’une centaine d’arbres, dont des épinettes centenaires, tombés sous des rafales de 99 km/h lors de la tempête du réveillon.

Sur la Côte-Nord, où des équipes de monteurs d’Hydro-Québec sont venues prêter main-forte d’un peu partout sur le territoire, pas moins de 1000 foyers ont pu retrouver le courant mardi, selon Le Nord-Côtier, mais 3721 clients y étaient toujours sans électricité.

Les Laurentides, cinq jours plus tard

Dans les Laurentides, 164 pannes étaient répertoriées pour un total de 2070 clients toujours privés d’électricité, principalement dans la MRC du même nom et dans celles d’Antoine-Labelle et d’Argenteuil.

Luc Robert est parmi les premiers à avoir manqué d’électricité, le matin du 23 décembre, à son chalet d’Amherst. « On n’a même pas pu se rendre parce que le chemin n’avait pas pu être déneigé en raison des fils qui pendouillaient. On a marché dans une piste de quatre-roues, on a fait le ménage du congélo et on est repartis. Heureusement, les tuyaux n’ont pas gelé. »

En Montérégie, 837 clients d’Hydro-Québec n’avaient pas retrouvé l’électricité, quatre jours après le début de la tempête hivernale. La grande majorité des interruptions de service sont concentrées dans les MRC de Brome-Missisquoi et de la Haute-Yamaska.

L’eau du lac dans le bain

À Lac-Brome, en Estrie, Michel Gammon et sa conjointe peuvent profiter d’une maison prêtée par une amie pour se réchauffer et aller prendre leur douche, mais le couple commence à s’impatienter.

« Ça fait quatre jours que je dois aller chercher de l’eau à une source naturelle située à 10 km. Heureusement, nous avons un poêle avec suffisamment de bois, mais à 65 ans, il est de plus en plus ardu de devoir endurer des pannes prolongées », explique-t-il.

En Mauricie, plusieurs secteurs étaient aussi affectés par des pannes qui duraient depuis plusieurs jours, dont à Saint-Mathieu-du-Parc où le centre communautaire était ouvert pour accueillir les résidants du secteur ayant besoin de se réchauffer ou de charger des appareils électroniques.

« Nous sommes chanceux, car nous avons un foyer. La gestion de l’eau reste un défi : nous nous approvisionnons en eau potable auprès de nos familles de Shawinigan et remplissons notre bain avec de l’eau que nous puisons au lac », a témoigné Martine Gagné, privée d’électricité comme 43 de ses voisins, depuis le 23 décembre.

Reconstruction partielle

À ce stade-ci de l’opération de rétablissement, Hydro-Québec répertorie principalement de petites pannes affectant un nombre réduit de clients dans des zones plus reculées.

« Il y a encore quelques pannes où on va parler d’une centaine de clients, mais au-delà de la moitié touchent moins de dix clients et une bonne partie de ces dernières, cinq clients ou moins », a indiqué mardi un porte-parole d’Hydro-Québec, Cendrix Bouchard.

Le travail des quelque 1200 employés d’Hydro-Québec déployés sur le terrain est rendu particulièrement long et complexe du fait qu’ils doivent parfois se rendre dans les endroits touchés en raquettes, en transportant le matériel nécessaire.

« Dans certains cas, des remplacements de poteaux qu’on doit effectuer et parfois de la reconstruction partielle de réseau. Ça prend quand même plusieurs heures, des travaux comme ça », indique Cendrix Bouchard.

Hydro-Québec maintient que la grande majorité de ses clients pourront retrouver le courant à compter du mercredi 28 décembre.

Avec Le Soleil