(Québec) Quelques dizaines de parents de Québec inquiets par la vitesse aux abords de leur école ont manifesté mercredi matin pour demander au maire Marchand d’agir avant qu’un drame semblable à la mort de la petite Mariia Legenkivska se produise chez eux.

Des parents de l’école primaire des Berges, dans le centre-ville de Québec, demandent depuis des années, en vain, des aménagements plus sûrs. La rue du Prince-Édouard est utilisée comme voie de transit par de nombreux automobilistes qui sortent de l’autoroute Laurentienne toute proche.

« Le maire Marchand nous dit vouloir faire de la politique autrement, mais on n’a pas d’amélioration depuis son élection », déplore Annie Mathieu, mère de deux enfants qui fréquentent l’école des Berges.

« Il est allé à Paris récemment et a vanté des aménagements en zone scolaire là-bas, mais il a dit qu’ici à Québec, il n’allait surtout pas déranger les automobilistes. »

Les organisatrices de la manifestation affirment que le maire Bruno Marchand avait été invité à la manifestation. Il ne s’est pas présenté mercredi matin.

Limite de vitesse non respectée

La sécurité aux abords de l’école des Berges est un sujet de récriminations récurrent chez les parents du centre-ville. Les enfants qui veulent traverser Prince-Édouard sont forcés de se regrouper sur un petit terre-plein et sont souvent frôlés par les voitures, ou éclaboussés par la pluie ou la gadoue.

« Ils ont refait le terre-plein, dans le cadre des travaux du tramway, à l’identique malgré une pétition de 500 noms », déplore une autre mère, Vicki Plourde.

À peu près aucun automobiliste ne respecte la limite de 30 km/h.

Vicki Plourde, mère d’un enfant qui fréquente l’école des Berges

La Ville de Québec avait déjà installé un radar indicateur de vitesse dans la rue, mais l’avait retiré il y a quelques années. Les impressions des parents, qui trouvent que les automobilistes roulent vite, semblent confirmées par CAA-Québec. L’organisme a mené récemment une activité d’observation près d’une école à Montréal et d’une autre à Québec. Elle a constaté que 96 % des automobilistes ne respectaient pas la limite de 30 km/h.

C’est à Québec que les délinquants pesaient le plus sur l’accélérateur. Sur l’heure du midi, aux abords de l’école Saint-Claude, les automobilistes roulaient en moyenne à 45 km/h, soit 50 % au-dessus de la limite.

« Un cocktail potentiellement dangereux »

Les parents de l’école des Berges ont décidé d’organiser la manifestation dans la foulée de la mort de Mariia Legenkivska, cette réfugiée ukrainienne de 7 ans fauchée mortellement le 13 décembre alors qu’elle se rendait à l’école. Le chauffard a quitté les lieux avant de se rendre à la police.

La semaine dernière une fillette est morte à Montréal dans une zone scolaire. Deux jours après, la Ville de Montréal a installé des bollards. Ici, on veut que la Ville de Québec soit proactive.

Annie Mathieu, mère de deux enfants qui fréquentent l’école des Berges

Le député local a participé à la manifestation. Le solidaire Étienne Grandmont, qui a succédé à Catherine Dorion dans Taschereau, a appelé le gouvernement du Québec et les villes à mieux aménager les rues pour réduire la vitesse.

« On est dans des milieux de vie, dans les quartiers centraux, avec beaucoup de jeunes qui se déplacent à pied ou à vélo pour aller à l’école. En même temps, c’est un lieu de destination et de transit », note Étienne Grandmont.

« On a beaucoup de gens qui partent de l’extérieur et viennent en voiture travailler sur la colline parlementaire ou le centre-ville, dit-il. On a des gens pressés. On a un cocktail potentiellement dangereux. »