(Montréal) Un juge de la Cour supérieure du Québec a ordonné l’arrêt temporaire des travaux d’excavation sur un important projet de l’Université McGill après qu’un groupe autochtone eut soulevé des inquiétudes concernant d’éventuelles tombes non marquées.

Le juge Gregory Moore a accordé l’injonction interlocutoire tard jeudi à la suite d’une demande d’un groupe d’aînées de Kahnawake connu sous le nom de Mères mohawks.

Kimberly R. Murray, l’interlocutrice spéciale indépendante nommée par le gouvernement fédéral pour les enfants disparus et les lieux de sépulture non marqués, a déclaré vendredi dans une entrevue que le juge avait demandé aux parties de préparer un plan de recherche de tombes non marquées.

Les Mères mohawks ont intenté une action en justice en mars contre McGill et la Société québécoise des infrastructures (SQI), un organisme provincial qui soutient les projets d’infrastructures publiques.

Lors d’une audience cette semaine, des avocats représentant McGill et la SQI ont fait valoir qu’il n’y avait aucune preuve de tombes anonymes sur ou à proximité du site de l’ancien hôpital Royal Victoria, que McGill envisage de transformer en centre de recherche, d’enseignement et d’apprentissage.

Les Mères mohawks ont affirmé avoir découvert des éléments de preuve grâce à des entretiens avec une personne ayant survécu aux expériences psychiatriques menées par le Dr Donald Ewen Cameron à l’Institut Allan Memorial de McGill, sur le terrain du Royal Victoria, dans les années 50 et 60.

Mme Murray, qui a demandé le statut d’intervenante dans l’affaire en août, a déclaré que le juge avait accepté sa demande et qu’elle participerait à des conférences et à des réunions avec les parties.

L’Université McGill a refusé de réagir à la décision et a renvoyé toutes les questions à la SQI, qui n’a pas immédiatement répondu à une demande de La Presse Canadienne pour commenter le dossier.

Cette dépêche a été produite avec l’aide financière des Bourses Meta et La Presse Canadienne pour les nouvelles.