Les audiences publiques du Bureau du coroner ont débuté lundi à Laval afin de faire la lumière sur le suicide de Dave Murray, en novembre 2019, après qu’il eut reçu son congé de l’hôpital.

L’homme de 33 ans, atteint d’un trouble schizoaffectif et d’un trouble psychotique, s’était retrouvé sept fois aux urgences dans les six mois avant sa mort. Durant cette période, M. Murray a contacté à plusieurs reprises le 911 en disant être en détresse. Il a été hospitalisé du 19 au 21 octobre, puis du 3 au 4 novembre, avant de s’enlever la vie le 5 novembre au matin.

Le cas de M. Murray s’inscrit dans le cadre d’une enquête publique élargie sur le suicide, qui se penche également sur les décès de Suzie Aubé, Jean-François Lussier, Mikhaël Ryan, Joceline Lamothe et Marc Boudreau.

Dans son témoignage lundi, Céline Bermingham, une amie de M. Murray, relate la nuit du 4 au 5 novembre qu’elle a passée aux côtés de ce dernier, avant qu’il parte de chez elle et mette fin à ses jours. « Je le trouvais agité […] comme si quelque chose l’énervait en même temps », raconte cette dernière. Dave Murray aurait mentionné à Mme Bermingham qu’il voyait des gnomes et « qu’ils étaient dangereux ».

À 5 h 42 du matin, M. Murray a appelé les policiers et leur aurait dit « qu’il avait besoin d’aide », se rappelle Mme Bermingham. Après que les agents eurent quitté les lieux, Dave Murray serait parti à son tour. À ce moment, Céline Bermingham l’aurait laissé s’en aller, en pensant que c’était « encore son choix ». Cette dernière précise qu’à cette époque, elle ne comprenait pas bien la maladie dont souffrait son ami.

Le lieutenant Bruno Sicotte, du corps policier du Lac des Deux-Montagnes, a aussi témoigné lundi matin. Selon ses informations, Dave Murray aurait appelé la police de chez Mme Bermingham, le 5 novembre au matin, parce qu’il craignait avoir battu ou tué quelqu’un à Saint-Eustache. Après que les agents eurent vérifié que ce n’était pas le cas, M. Murray avait semblé « soulagé de tout ça », affirme M. Sicotte.

En entrevue avec La Presse en 2019, Kathy Murray, la sœur du défunt, avait affirmé que ce dernier voulait avoir de l’aide et qu’il avait été échappé par le système. Dans les semaines avant le suicide de son frère, Mme Murray avait fait de nombreux appels au service de consultations externes en psychiatrie où il était suivi, afin qu’il soit placé sous une ordonnance légale de traitement. Sans succès.

L’enquête publique de la coroner Julie-Kim Godin aura lieu tout au long de la semaine, au palais de justice de Laval.

Avec Gabrielle Duchaine, La Presse