C’est avec fierté que La Presse lance aujourd’hui la section Contexte, un nouveau rendez-vous du dimanche qui permettra aux lecteurs de plonger plus en profondeur dans l’actualité. Sa devise : s’ouvrir, dialoguer, comprendre.

Il n’y a pas d’explications simples, il n’y a pas de réponses faciles.

C’est le constat qu’on peut tirer après 18 mois de pandémie pendant lesquels on a dû apprendre collectivement un paquet de trucs nouveaux et compliqués… qu’on remettait en question au fur et à mesure que la science évoluait.

Rappelez-vous quand Horacio Arruda s’opposait au port du masque obligatoire dans le métro…

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Mais c’est aussi le constat qu’on peut tirer de l’actualité en général : il n’y a à peu près jamais d’explications simples, de réponses faciles. Même si notre réflexe est d’essayer d’en trouver pour donner du sens à ce qui se passe.

Prenez les récents phénomènes qui ont pris de l’ampleur et qu’on a tenté bien rapidement d’imputer à la pandémie, qui a manifestement le dos large.

La colère des « antivax », par exemple ? Provoquée par la pandémie. Ou encore les fusillades dans le Vieux-Montréal il y a peu ? L’absence de touristes.

Et pourtant, la colère qui se fait sentir, elle était là avant la pandémie. Les fusillades qui ont eu lieu dans le Vieux s’inscrivent dans un phénomène plus large qui touche tant la contrebande que la banalisation des armes à feu.

Donc, est-ce que la COVID-19 accélère et intensifie des phénomènes ? Oui. On le voit aussi avec les féminicides et la pénurie de main-d’œuvre. Mais est-ce qu’elle en explique l’existence ? Bien sûr que non. Car il n’y a ni explications simples ni réponses faciles.

Dans chaque cas, pour comprendre, il faut creuser, analyser, prendre du recul, mettre en perspective… et en contexte.

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L’idée derrière la section Contexte lancée ce dimanche, et dirigée par Stéphanie Grammond, elle est là.

Mieux comprendre la complexité des éléments qui composent le feu roulant de l’actualité, en approfondissant les idées, courants, positions, débats qui occupent la place publique.

Offrir plus d’analyses, de grands reportages, de photoreportages, de portraits, de points de vue pour mieux saisir le monde dans lequel on vit. La devise de la section est à l’avenant : s’ouvrir, dialoguer, comprendre.

Car voilà ce qu’il faut faire pour donner un sens à ce qui nous entoure. Prenez la fameuse colère antisystème, qui se décline dans les manifestations contre les vaccins, le passeport sanitaire, les gouvernements. Elle a été exacerbée par la pandémie, certes, mais elle était déjà là avant la COVID-19.

Or, cette colère, pour la plupart d’entre nous, est étrangère. Le réflexe peut donc être de la juger, et de la balayer d’un revers de main en espérant qu’elle disparaîtra.

Mais qu’on partage ou non cette colère, qu’on aime ou non la façon dont elle se manifeste… elle existe. D’où la nécessité de « s’ouvrir » à ce message, ne serait-ce que pour saisir ce qui l’alimente, ici et ailleurs.

Il faut « dialoguer » avec ceux qui la ressentent, non pas pour légitimer les pires discours, non pas pour accréditer les thèses les plus déjantées, mais pour saisir le message qui est ainsi véhiculé.

Bref, il faut faire l’effort de tenter de « comprendre » les positions qui traversent aujourd’hui le débat public. Même si c’est pour garder les nôtres.

Une illustration concrète de la devise de notre nouvelle section.

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Bien sûr, vous retrouvez déjà à La Presse des dossiers, des reportages et des textes d’opinion qui permettent de mieux comprendre l’état du monde.

Pourquoi dans ce cas une nouvelle section Contexte, qui s’ajoute à toutes les sections que vous appréciez déjà ? Pour élargir l’angle de la caméra, proposer de nouvelles idées, apporter des nuances, confronter les opinions. Bref, pour se permettre un temps d’arrêt et de recul le week-end, dans la tradition des journaux anglo-saxons comme le New York Times, le Wall Street Journal et le Financial Times.

Aujourd’hui, le texte d’Yves Boisvert l’illustre bien. Il nous offre un récit sur les 20 ans du 11-Septembre, et les effets qui se font encore sentir en 2021. Un récit qui fait suite aux multiples voyages qu’il a faits aux États-Unis, où il a ouvert les oreilles au discours trumpiste et a dialogué avec ceux qui en sont les disciples.

Il nous aide ainsi à comprendre, par exemple, l’échec des institutions américaines, qui n’ont pas su prévoir ni empêcher l’attaque. En quoi cela avait permis à Trump de manifester autant d’hostilité face au « Système » qu’il dirigeait, et de convaincre autant de gens qu’il était victime de la fraude du système électoral. « Une des causes plonge ses racines dans cette journée fatale qui a inauguré le XXIsiècle américain », écrit-il.

Façon de mieux comprendre l’état du débat public. Façon de mieux comprendre le monde dans lequel nous sommes plongés, peu importe ce qu’il nous inspire.

Lisez « Tout ce qui s’est effondré », le récit d’Yves Boisvert sur les 20 ans du 11-Septembre Lisez « Contexte, votre nouveau rendez-vous du dimanche », l'éditorial de Stéphanie Grammond Écrivez à François Cardinal