(Ottawa) La nouvelle cheffe de l’Assemblée des Premières Nations (APN), RoseAnne Archibald, s’engage à maintenir la pression sur les gouvernements et à rendre l’organisme national plus inclusif et transparent.

Au cours des 100 prochains jours de son mandat, Mme Archibald souhaite se concentrer sur des questions clés, comme les lieux de sépulture non marqués près des anciens pensionnats, le plan d’action national sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, ainsi que la lutte contre le racisme systémique dans les systèmes de santé et de justice au pays.

La nouvelle cheffe promet également de donner la priorité aux effets du changement climatique sur les communautés autochtones, et de travailler avec les gouvernements et les chefs régionaux sur un plan de rétablissement post-pandémie pour les Premières Nations.

Interrogée sur l’enquête interne que l’APN a amorcée plus tôt cette année concernant des allégations de harcèlement qui la visent, Mme Archibald a déclaré qu’elle ne pouvait pas discuter des détails pour des raisons de confidentialité. Mais elle assure qu’elle n’a jamais été rencontrée dans le cadre de cette enquête.

Elle croit par ailleurs qu’il s’agit de représailles parce qu’elle aurait soulevé des inquiétudes concernant des allégations de harcèlement contre les femmes, les LGBTQ et les personnes bispirituelles au sein de l’APN – des comportements qui ne se reproduiront pas sous sa gouverne, a-t-elle promis.

Pour cette raison, Mme Archibald soutient une politique pour protéger les « lanceurs d’alerte » au sein de l’APN, et elle prévoit de répondre aux préoccupations qu’elle a entendues au sujet d’un manque de transparence au sein de l’organisme national en matière de finances.

Au Québec

Le Conseil des femmes élues de l’Assemblée des Premières Nations pour le Québec et le Labrador (APNQL) s’est réjoui, vendredi, de l’élection de Mme Archibald.

Le Conseil rappelle qu’en une même semaine, Mme Archibald est devenue la première femme élue cheffe nationale de l’APN, Mary Simon est devenue la première femme autochtone à être nommée gouverneure générale du Canada, et la grande cheffe Kahsennenhawe Sky Deer est devenue la première femme à la tête du Conseil mohawk de Kahnawake.

« Ce que ça change, c’est qu’en faisant confiance aux femmes, qui sont la moitié de notre population, les Premières Nations viennent de redoubler leurs forces. Les femmes arrivent en renfort ! Il était temps », estime la cheffe de Lac-Simon Adrienne Jérôme, co-porte-parole du Conseil des femmes élues de l’APNQL.

« Ce que ça change, c’est que la sagesse, l’expérience et le point de vue souvent différent des femmes sur tous les enjeux des Premières Nations seront mis à profit et pourront être déterminants grâce au rôle que joueront ces femmes en autorité », ajoute Nadia Robertson, de Kanesatake, elle aussi co-porte-parole du Conseil, qui est composé de toutes les femmes élues à des postes de chefs ou conseillères dans les communautés des Premières Nations au Québec et au Labrador.