L'activiste Jaggi Singh refuse de dire s'il sera à Québec en fin de semaine pour participer aux manifestations contre le G7, mais admet que c'est une possibilité.

« Peut-être que vous allez me voir dans les rues et sinon, c'est que je ne serai pas là », a dit M. Singh mercredi à des journalistes qui lui ont posé la question.

Il n'a pas voulu dire non plus s'il entendait respecter les conditions de la Cour, qui l'empêche de se trouver dans un quadrilatère qui inclut l'Assemblée nationale et le Centre des Congrès, où auront probablement lieu des manifestations. « Je ne peux pas dire devant les caméras que je ne respecterai pas une ordonnance judiciaire », s'est contenté de répondre Singh.

L'activiste de 47 ans était de passage à Québec pour son procès. Arrêté le 20 août dernier alors qu'il participait à une manifestation pour dénoncer le groupe identitaire La Meute, l'homme avait d'abord été relâché. Puis revirement : dix jours plus tard, il a été arrêté de nouveau à Montréal.

Il est accusé d'entrave et de s'être fait passer pour un ancien joueur des Nordiques, Michel Goulet, au moment de sa première arrestation.

Mais l'activiste a plaidé non coupable et cherche à montrer que les accusations criminelles contre lui relèvent d'une décision politique. Il souligne que son arrestation à Montréal suivait des déclarations de Régis Labeaume, selon lesquelles « la gang de Jaggi Singh » avait un « comportement crétin » et invitant les groupes radicaux de gauche comme de droite à « aller se faire voir ailleurs ».

Pour prouver sa thèse, l'accusé a demandé une divulgation de preuve importante devant la cour municipale. Il cherche notamment à obtenir les notes des policiers le jour de la manifestation.

Un sergent-détective a déjà admis devant le tribunal qu'un haut gradé du SPVQ lui a demandé que Singh soit accusé d'infractions criminelles, pas seulement pénales. Selon le principal intéressé, c'est la preuve que les accusations contre lui sont une commande « d'en haut ».

« Une semaine après, je suis arrêté avec un mandat ciblé. Je suis arrêté et amené ici comme un trophée pour les médias, l'extrême-droite, le maire... Oui, il y a un élément politique dans tout ça. Est-ce que je peux le prouver? Ça va être difficile, mais c'est mon droit d'essayer », dit Singh.