Les électeurs des quelque 1100 villes et municipalités de la province se rendent aujourd'hui aux urnes pour choisir leur prochain gouvernement municipal.

À Montréal, les électeurs pourront noircir leur bulletin dans l'un des 3380 bureaux de vote répartis dans 470 lieux entre 10 h et 20 h. « La municipalité est un gouvernement de proximité, elle prend des décisions qui rythment la vie quotidienne, a expliqué le porte-parole d'Élection Montréal, Pierre G. Laporte. C'est le pouvoir le plus près des gens. »

Près de 8 % (7,98 %) des citoyens montréalais détenant le droit de vote ont déjà fait leur choix lors du vote par anticipation dans la métropole. C'est un peu plus qu'en 2013 (7,75 %). Bien que le municipal soit l'ordre de gouvernement le plus près des gens, moins d'un électeur sur deux s'exprime encore aux élections municipales.

Cette année, le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) y est allé d'une campagne publicitaire retentissante, qui ironise sur le travail des municipalités, comme si elles le faisaient à moitié, à la hauteur du taux de participation. « On espère humblement que ça pourra contribuer à inciter les gens à aller voter », a indiqué la porte-parole du DGEQ, Alexandra Reny.

« On a voulu faire une campagne au ton non pas moralisateur, mais humoristique [...]. Ce qu'on dit aux gens aujourd'hui, c'est : ceux qui ont voté en 2013, amenez quelqu'un qui ne l'a pas fait. Déjà, ça pourrait faire une différence importante. » 

Aux dernières élections municipales générales, le taux de participation avait atteint 47,2 %, et en 2009, il avait été de 45 %.

Lutte serrée à Montréal

Dans la métropole, la lutte s'annonce chaude entre le maire sortant, Denis Coderre, et la cheffe de Projet Montréal, Valérie Plante. Hier, les deux aspirants à la mairie ont appelé les Montréalais à se faire entendre en allant voter.

Pour la dernière journée de campagne, le maire, plutôt discret ces derniers jours, a convoqué la presse devant l'hôtel de ville, flanqué de plusieurs de ses candidats. Denis Coderre a tracé le bilan de ses quatre années à la tête de Montréal, mais pas celui de sa campagne, réservant cet exercice pour plus tard aujourd'hui.

Il a joué la carte de la continuité, misant sur la « crédibilité et l'expérience » de son équipe et de lui-même. « Rappelez-vous ce dont avait l'air Montréal il y a quatre ans, a-t-il répété. Rappelez-vous toute cette corruption, rappelez-vous comment les gens avaient presque honte de dire qu'ils étaient Montréalais. On est rendus à une autre étape, mais on ne peut pas se permettre d'arrêter. »

Au cours de la journée, le maire Coderre a continué le « travail sur le terrain » sans la tenue d'activités publiques. Son adversaire, Valérie Plante, a fait la tournée des marchés publics, invitant personnellement chaque citoyen qui lui serrait la main à exercer de son droit de vote. « C'est mission accomplie », assurait déjà celle que l'on voyait loin de la mairie en début de campagne.

« Il s'agissait d'abord de ne rien tenir pour acquis et de faire de grandes propositions pour les Montréalais », a-t-elle ajouté en mêlée de presse au marché Maisonneuve. Valérie Plante refuse de se comparer aux « périodes sombres » de Montréal, évoquant plutôt les « autres grandes villes à travers le monde qui, à travers des projets de société et une vision forte, ont réussi à aller plus loin ».

- Avec Jeiel Onel Mézil, La Presse

Taux de participation précédents

Élections de 2013

• À Montréal : 43,3 %

• Au Québec : 47,2 %

Élections de 2009

• À Montréal : 39,4 %

• Au Québec : 45 %

Sources : ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire, Directeur général des élections du Québec