Les services d'urgence canadiens pourront d'ici un an diffuser des alertes ciblées sur les téléphones cellulaires des personnes qui se trouvent dans une zone où leur vie est en danger, a annoncé hier le CRTC.

En cas de danger imminent, les autorités fédérales et provinciales pourront diffuser une alerte sonore qui retentira simultanément sur les téléphones de toutes les personnes qui se trouvent dans un secteur choisi. La tonalité d'alerte sera identique à celle qui est diffusée à la télé ou à la radio lorsqu'une alerte AMBER est déclenchée, par exemple. Une bannière bilingue avec un message court apparaîtra alors sur l'écran de l'appareil, et une vibration au rythme particulier sera déclenchée.

Une technologie semblable existe depuis 2012 aux États-Unis, où elle est largement utilisée par le National Weather Service pour avertir lorsqu'une tornade frappe un secteur. Au lendemain de la tempête lors de laquelle 300 voitures sont restées coincées sur l'autoroute 13, en mars dernier, le premier ministre Philippe Couillard avait indiqué qu'il aurait été souhaitable d'utiliser ce genre de technologie pour informer les personnes de l'évolution de la situation. « Ça diminue l'anxiété et l'angoisse des gens », avait-il dit.

UNE « BONNE NOUVELLE »

Le CRTC menait déjà depuis plusieurs mois une étude sur les différentes technologies disponibles. Celle qui a été choisie, testée par la division de recherche de la Défense nationale et par Bell Mobilité, n'est pas compatible avec tous les téléphones cellulaires activés. Il faut avoir un appareil LTE récent pour qu'elle fonctionne. « C'est dommage, parce qu'il faudra attendre plusieurs années avant qu'elle rejoigne tous les Canadiens », se désole Dan McArthur, responsable d'une centrale nucléaire ontarienne qui militait en faveur d'une technologie utilisant de simples messages textes. Cette solution permettait aussi de cibler avec précision des personnes se trouvant dans un périmètre très précis. « L'annonce du CRTC demeure une très bonne nouvelle en termes de sécurité », ajoute M. McArthur.

Selon l'annonce d'hier, il sera impossible pour les utilisateurs de se retirer de la liste d'appels (opting out). Un mémoire déposé par Wind Mobile indique cependant qu'une option sur certains téléphones pourrait permettre aux utilisateurs de désactiver la fonction.

Les fournisseurs de téléphonie ont jusqu'à avril 2018 pour se conformer à cette nouvelle norme du CRTC.

Photo Maria Sanminiatelli, Archives Associated Press

En septembre dernier, une alerte ciblée a été envoyée à des New-Yorkais pour les avertir de la présence d'un colis suspect. Un système d'alertes similaire sera implanté au Canada, a annoncé le CRTC.