La grande région de Montréal raflera plus de la moitié des nouvelles places en garderie qui seront créées au cours des deux prochaines années.

Ainsi en a décidé la ministre de la Famille, Michelle Courchesne, en faisant valoir qu'il fallait privilégier les endroits où les besoins étaient les plus pressants.

Donc, du total des 18 000 places additionnelles à 7 $ par jour qui seront créées au Québec d'ici 2010, 9614 seront attribuées sur l'île de Montréal, à Laval ou en Montérégie.

Les garderies suivent les jeunes familles, qui choisissent de plus en plus de s'installer en banlieue.

Mais toutes les régions pourront compter sur de nouvelles places à contribution réduite, dont 849 à Québec, 1253, dans Chaudières-Appalaches, 476 en Estrie, 286 en Mauricie, 302 au Saguenay et 786 en Outaouais.

En conférence de presse, mardi, la ministre annonçait la répartition géographique des places à pourvoir pour compléter le réseau des 220 000 places, d'ici 2010.

Mais malgré cette expansion importante, qui grugera 235 millions $ additionnels de fonds publics, il manquera encore quelques dizaines de milliers de places.

À compter de 2010, Québec consacrera au total pas moins de 2,3 milliards $, annuellement, pour financer les services de garde.

«Le Québec a fait le choix de la générosité, comme société», a dit Mme Courchesne.

En campagne électorale, les libéraux s'étaient engagés à atteindre cet objectif en 2012, mais, compte tenu de la forte croissance du nombre de naissances, le gouvernement annonçait en juillet dernier qu'il réaliserait son projet en deux ans plutôt que quatre.

Les 18 000 places annoncées s'ajoutent à 2000 autres créées l'an dernier.

Québec a donc lancé récemment un appel d'offres et a reçu 1902 propositions. Du nombre, 487 ont été retenues.

Le choix a été fondé sur plusieurs critères, dont la capacité des garderies d'offrir des places à temps partiel ou à horaire variable, pour accommoder les parents.

Les projets de garderies en milieu de travail, de même que ceux situés en milieu défavorisé ont été privilégiés.

Les bébés naissants, souvent laissés pour compte dans l'attribution des places, se voient réserver cette fois-ci 20 pour cent du lot.

La ministre a précisé que dans tous les cas il s'agissait de nouvelles places et non de places de garderies privées à plein tarif converties en places à contribution réduite.

Du total, le milieu familial pourra développer 2842 places, les garderies privées en auront 5239, tandis que la majeure partie, 9023, sera réservé aux Centres de la petite enfance (CPE).

Les places en milieu familial, qui ne nécessitent pas de construction et d'installation, devraient être disponibles rapidement, d'ici un mois.

L'expansion du réseau va également ajouter 2800 postes d'éducatrices, qu'il ne sera pas difficile de combler, selon elle.

L'Association québécoise des CPE a réagi très positivement à l'annonce.

«Le réseau des CPE a été reconnu comme partenaire privilégié», en ayant raflé la majeure partie des places, a déclaré la présidente de l'association, Johanne Roy.

Elle a cependant rappelé qu'il manquait encore «minimalement» 15 000 places pour répondre aux besoins, particulièrement ceux des poupons.

Au Parti québécois, on a reproché à la ministre de ne pas avoir agi plus tôt, et du côté de l'opposition officielle, on a déploré le fait qu'il n'y ait pas de liste d'attente centralisée des places disponibles.

La liste des projets retenus par régions est disponible sur le site du ministère de la Famille.