Les syndicats de Corsair ont lancé vendredi une grève de trois jours en manifestant devant le siège de la compagnie, prochainement vendue au groupe Dubreuil, le mouvement social pour l'emploi n'entraînant aucune perturbation pour les passagers.

Les cinq vols prévus vendredi au départ d'Orly étaient tous assurés, sans modification d'horaires selon la compagnie, qui a affrété des avions et du personnel externes.

Le groupe de tourisme TUI France, actuel propriétaire de Corsair, faisait état de 44% de grévistes vendredi, un chiffre contesté par les syndicats (CFTC, CGT, Unac, CFE-CGC, SUD-Aérien) à l'origine de la grève, qui évoquent une mobilisation à hauteur de 90%.

Le taux de grévistes atteindra 69% samedi, les six vols programmés étant tous maintenus, selon un porte-parole de TUI. Seul le vol à destination de l'île Maurice, au départ d'Orly, est décalé à Roissy Charles-De-Gaulle. Dimanche, les six vols au départ d'Orly seront également assurés.

Le coup d'envoi de la grève de 72 heures a été donné vendredi matin par une manifestation devant le siège de Corsair, à Rungis (Val-de-Marne), qui a réuni entre «100 et 200 personnes», toutes catégories confondues, a indiqué à l'AFP Christophe Jouannic (SUD-Aérien).

Malheureusement, la direction «ne veut plus être notre interlocutrice, car elle n'est pas responsable de ce qui se passe. Et le groupe Dubreuil ne vient pas non plus à la table des négociations, donc on n'a personne en face», a regretté le délégué syndical.

Contactée, la compagnie Corsair souligne que la grève a été déclenchée par une communication inappropriée du repreneur. Elle affirme faire tout son possible pour assurer le service dû à ses clients.

«Personne ne s'engage dans rien du tout, on est  dans un flou le plus artistique possible», peste M. Jouannic, qui décrit la «forte inquiétude des salariés quant à la pérennité des emplois», notamment à cause de la «filialisation des différents services du sol» prévue dans le projet de rachat.

Les salariés «sont extrêmement motivés» et pourraient décider d'étendre le préavis de grève, qui court jusqu'à dimanche soir, a ajouté Anne-Véronique Rosello (CFTC), porte-parole de l'intersyndicale.

Le groupe vendéen Dubreuil, propriétaire d'Air Caraïbes, s'est engagé à ne recourir à aucun plan social. Ensemble, Corsair (1200 salariés) et Air Caraïbes (850 salariés) détiendront plus de 50% de parts de marché sur le trafic entre la métropole et les Antilles.