Le syndicat allemand des pilotes Cockpit a assuré jeudi, après que des avions de Ryanair eurent dû atterrir d'urgence en Espagne pour cause de réservoirs vides, que la compagnie exerçait «une forte pression» pour faire des économies de carburant.

La société irlandaise Ryanair exerce «une forte pression» à ce sujet et dresse des listes des pilotes en fonction de leur consommation de kérosène, a dit à l'AFP Jörg Handwerg, porte-parole de Cockpit.

Il a indiqué que la quantité de kérosène emmenée par avion était fixée en partie par des règlements. Mais au-delà du minimum légal, le pilote décide de quelles réserves il a besoin «pour plus de sécurité». C'est le cas en particulier quand il dessert des aéroports très fréquentés, au-dessus desquels il faudra probablement tourner avant de pouvoir atterir.

M. Handwerg a souligné que, au-delà de Ryanair, le carburant est «un facteur de coût important surtout pour les compagnies à bas prix» et que de manière générale «beaucoup de compagnies» font passer des instructions aux pilotes sur les moyens de consommer moins.

«Les droits des pilotes sont bafoués» et ces derniers «ne peuvent plus assumer leurs responsabilités», a déploré le porte-parole.

Les autorités aériennes espagnoles ont ouvert une enquête sur Ryanair après que cette dernière, en juillet, eut demandé à faire atterrir en urgence trois de ses avions faute de kérosène.

La compagnie irlandaise conteste le terme d'atterrissages «d'urgence» et a assuré que «tous les vols de Ryanair [se font] avec les niveaux de kérosène requis».