Le chien de garde fédéral de la vie privée s'attaque à l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA) et lui reproche d'accumuler trop de données sur les voyageurs.

Dans un nouveau rapport, dévoilé jeudi, la commissaire Jennifer Stoddart a ajouté que l'agence gouvernementale ne protégeait pas toujours adéquatement ces informations. La révision des pratiques de l'ACSTA a conclu que l'organisation dépassait son mandat en rédigeant des rapports sur des incidents sans lien avec la sécurité du transport aérien.

La commissaire à la vie privée du Canada a aussi indiqué que l'ACSTA violait la Loi sur la protection des renseignements personnels en informant la police lorsque ses agents découvrent d'importantes sommes d'argent dans les bagages d'un voyageur sur un vol intérieur. Il ne s'agit pas d'une infraction aux lois canadiennes et cette information ne devrait pas être recueillie, affirme le document. En réponse à la publication du rapport, l'ACSTA a accepté de mettre fin à cette pratique. Le rapport exprime aussi des inquiétudes du bureau de Jennifer Stoddart vis-à-vis des appareils scanner qui peuvent «voir» à travers les vêtements des voyageurs. Ce système, en place dans 23 aéroports canadiens, permet à un agent de vérifier si un voyageur transporte des matières dangereuses. Il crée une image assez détaillée du corps de la personne visée.

Mais des employés de la commissaire à la vie privée ont découvert une caméra de surveillance en circuit fermé et un téléphone cellulaire dans les salles où l'on visionne les images produites par ces scanneurs. De tels objets y sont strictement interdits pour éviter la diffusion d'images compromettantes.