Le trafic d'Air France était pratiquement normal mardi, au quatrième et avant-dernier jour de grève d'hôtesses et stewards inquiets de réductions d'effectifs par équipage, la direction espérant une sortie rapide du conflit et prévoyant d'assurer plus de 90% des vols.

«Nous sommes toujours ouverts au dialogue avec les syndicats (encore grévistes, ndlr) et espérons d'ailleurs sortir du conflit avant demain (mercredi). Cela serait une bonne chose pour l'entreprise et pour nos clients» a déclaré mardi sur i Télé Georges Daher, directeur Air France d'Orly. Seuls quatre vols long-courriers ont été déprogrammés mardi au départ de Paris, vers Montréal, New York, Abu Dhabi et Atlanta et quelques dizaines ont été annulés en province, selon la direction et les bureaux de l'AFP.

La direction s'est dite en mesure d'assurer ce mardi «plus de 90% de ses vols», en dépit de la grève d'une partie du personnel de cabine, inquiet des réductions d'effectifs par équipage.

Cette grève a été lancée le 29 octobre par la plupart des syndicats des quelque 15 000 hôtesses et agents de bord d'Air France ou PNC (personnel navigant commercial), sous l'égide de l'Unsa et du SNPNC-FO (plus de 40% des voix aux élections professionnelles de mars dernier.

La CGT (10%) et SUD (6%) se sont joints au mouvement, de même que la CFDT (4%) et la CFTC (8%) qui, lundi, ont cependant décidé de sortir du conflit après avoir obtenu des assurances sur l'emploi. L'Unac (CFE-CGC), principal syndicat des PNC (28%) ne s'y est pas associé.

Pour atténuer les effets de la grève, la direction a fait appel à ses compagnies partenaires et filiales, a limité le nombre de passagers dans les avions sur la base d'un PNC pour 50 passagers, et a mis à contribution 200 de ses cadres.

En dépit de son effritement «nous sommes toujours mobilisés, le mouvement continue jusqu'à demain soir (mercredi)», a déclaré à l'AFP Stéphane Chausson de l'Unsa.

Il a regretté que les syndicats représentatifs soient «isolés par la direction», laquelle «joue le jeu de la division syndicale» en «négociant avec des petits syndicats».

De son côté, Fatiha Aggoune-Scheider, présidente du SNPNC-FO a estimé que «le mouvement était bien suivi» et que la défection des deux syndicats minoritaires allait «remotiver les PNC».

Pour elle, ces deux syndicats, la CFDT et la CFTC se sont retirés du mouvement «parce qu'ils avaient besoin d'exister, mais ils se sont tiré une balle dans le pied».

À l'aéroport d'Orly, mardi matin, l'ambiance était cependant calme. Les voyageurs avaient les yeux rivés sur les écrans qui n'affichent que des vols à l'heure. Ils n'étaient cependant pas complètement rassurés.

En cas de suppression de vol, la compagnie prévient ses clients par SMS ou sur son site, mais l'inquiétude des voyageurs se focalisait sur la liste d'attente affichée à la dernière minute en cas de présence insuffisante de PNC.

À l'aéroport de Marseille-Provence, 16 vols, au départ ou à destination de Paris-Orly et Paris-Roissy, ont été annulés sur plus de 100 opérés par Air France, selon un porte-parole de l'aéroport.

Pas de file d'attente ou d'énervement dans la matinée de mardi à l'aéroport de Toulouse où 6 vols étaient supprimés sur 46 à l'arrivée et aussi 6 sur 43 au départ.

À l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, six allers ainsi que six retours sur Paris ont été annulés sur un total de 32 vols aller ou retour programmés dans la journée, selon le site internet.