À force de prendre des vacances à Torremolinos ou en Algarve, les Britanniques ne savent plus reconnaître un mouton ou un arbre aussi commun que le pin. C'est ce qui ressort d'une enquête menée par la chaîne d'hôtels à prix budget, Travelodge, qui exploite des établissements un peu partout dans l'Angleterre rurale.

Plus de la moitié (53%) des 3000 Britanniques interrogés dans le cadre de ce sondage orchestré au début de l'année estimaient que la campagne anglaise était «ennuyeuse» et le tiers des répondants n'a jamais envisagé de prendre des vacances au Royaume-Uni.

 

Quant aux enfants, ils préfèrent les félicités offertes par l'univers virtuel aux plaisirs du terrain de jeux en plein air que leur offre la nature. Ce désintérêt conduit à une sorte d'acculturation consternante. Ainsi, 10% des personnes interrogées étaient incapables d'identifier un mouton et 22% ne savaient pas reconnaître un lièvre (la moitié de ces derniers, à qui on montrait une photo de lièvre ont répondu qu'il s'agissait d'un cerf). Huit répondants sur 10 (83%) n'ont pas pu reconnaître une campanule (une des fleurs les plus répandues dans la campagne anglaise), près de la moitié (44%) ont été incapables d'identifier un chêne et 71% avouaient leur ignorance, lorsqu'on leur montrait la photo d'un pin.

Invité à commenter les résultats de ce sondage, John Tribe, professeur de tourisme à l'Université du Surrey, suggère que cette acculturation est le résultat de trois décennies de démocratisation du voyage. Selon lui, à force de prendre des vacances à l'étranger, les Britanniques ne savent plus que leurs campagnes constituent de charmantes destinations de vacances.

Quant à la chaîne Travelodge, pour renverser la vapeur, elle a mis en vente à des prix variant de 40$ à 60$, plus d'un demi-million de nuitées dans ses établissements en milieu rural.

Les résultats de ce sondage nous forcent tout naturellement à nous poser cette question à méditer à l'ombre d'un cocotier: les vacances dans les destinations-soleil rendent-elles idiots?