Un dernier duel de clocher. Ville-Marie ou Kamouraska? Le concours lancé par La Presse pour élire le plus beau village du Québec amorce sa dernière ligne droite. La lutte fut serrée, mais des dizaines de milliers d'internautes ont tranché et choisi les deux finalistes du dernier duel de clochers.

Deux rivaux somme toute assez opposés: l'un à l'est, l'autre à l'ouest, l'un sur les rives du fleuve Saint-Laurent, l'autre lové le long d'un lac à l'intérieur des terres. Lequel mérite le couronnement? Voici deux fiches d'identité pour mieux trancher, et le plaidoyer de chacun des maires.

Ville-Marie, Abitibi-Témiscamingue

Nombre de votes reçus au premier tour: 15 304

Population: 2595 habitants (recensement de 2011).

Histoire: Fondée en 1897, Ville-Marie est la plus ancienne localité de l'Abitibi-Témiscamingue. Son nom rend hommage à la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée qui a joué un rôle déterminant dans la colonisation de la région.

Situation: Les Montréalais devront rouler près de 700 km vers le nord-est pour rejoindre Ville-Marie, installée sur les rives du longiligne lac Témiscamingue. L'Ontario est proche, juste de l'autre côté du plan d'eau.

À l'horaire cet été: Biennale d'art miniature du 2 juin au 30 septembre, Foire gourmande de l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-Est ontarien, du 16 au 19 août.

Ville-Marie vue par Jacques Robert, qui a soumis sa candidature:

«Ville-Marie est d'une beauté sauvage, même exotique, à cause, justement, de ce majestueux lac Témiscamingue, qui longe la municipalité dans tout son ouest, créant, chaque jour, une ambiance festive, musicale, lumineuse, multicolore et même, parfois, fantomatique! Toute la beauté de Ville-Marie repose sur le fait qu'elle respire cet air marin, beau temps, mauvais temps. Et si vous partez à sa découverte, vous revivrez les temps anciens, en visitant, entre autres, la Maison du Frère-Moffet, "la plus ancienne demeure encore existante de l'Abitibi-Témiscamingue", et en admirant la première école d'agriculture, le Centre Frère-Moffet».

L'argument du maire, Bernard Flébus, Belge d'origine qui a eu le coup de foudre pour ce coin de pays il y a 22 ans:

«Ville-Marie, c'est une perle posée au bord du lac majestueux long de 110 km et la plus belle porte d'entrée vers l'Abitibi-Témiscamingue: c'est là que sa colonisation a commencé. Il faut l'admirer de la baie des Pères, en bateau, de nuit, quand se reflètent les lumières de la ville sur l'eau, ou de la montagne de la grotte, d'où l'on peut voir le village entouré de collines avec, à ses pieds, l'immense lac Témiscamingue.»

www.ville-marie.ca

Kamouraska, Bas-Saint-Laurent

Nombre de votes reçus au premier tour: 12 839

Population: 589 habitants (recensement de 2011).

Histoire: L'établissement de la seigneurie de Kamouraska remonte à 1674, mais le territoire était déjà occupé par des Amérindiens, à qui l'on doit son nom, tiré du vocable algonquin «akamaraska» signifiant: «il y a du jonc au bord de l'eau».

Situation: Les Montréalais devront mettre le cap à l'est sur près de 400 km pour atteindre Kamouraska, sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. Par temps clair, on distingue La Malbaie, située sur la rive opposée du fleuve, et les montagnes de la région de Charlevoix.

À l'horaire cet été: Symposium de peinture du Kamouraska, du 16 au 22 juillet.

Kamouraska vu par Manon LeRoux, qui a soumis une des candidatures:

«Kamouraska, en arrivant du sud-ouest par la 132, c'est un îlot de maisons perchées sur un cran rocheux. Une perle dans un écrin bleu. Et par la sortie de l'autoroute 20, au bout de la route qui longe le damier de terres arables piquées d'étonnantes formations rocheuses, c'est un plongeon sous les grands arbres d'un village dont l'élégance et la sobriété du patrimoine bâti ont été soigneusement sauvegardées. C'est un parfait équilibre entre le calme et l'éveil des sens.»

L'argument du maire, Claude Langlais, natif de Kamouraska:

«Kamouraska est l'un des plus vieux villages du Québec et sa beauté est unique, représentée par le fleuve Saint-Laurent, juste en face, ses couchers de soleil exceptionnels et son patrimoine bâti et culturel, bien protégés. C'est aussi un village qui a vu passer des hommes illustres, comme Adolphe-Basile Routhier, qui a composé les paroles de l'hymne canadien, et Anne Hébert, l'auteure du fameux Kamouraska.»

www.kamouraska.ca