Esther Asseraf vit à Trieste avec son mari italien et leurs trois enfants. Voici ses meilleures adresses.

Pour commencer la journée en beauté

Les cafés historiques de Trieste sont incontournables. Pour le café, bien sûr, mais aussi pour l'architecture. Certains d'entre eux datent du début du XIXe siècle et nous font voyager à Vienne, avec leurs grands miroirs, leurs lustres, leur stuc et leurs boiseries. C'est que la ville est demeurée autrichienne jusqu'en 1918! Le Tommaseo est le plus ancien (1830) et il est toujours très chic. Moins ancien (1914), l'Antico Caffè San Marco est probablement le plus impressionnant, avec son superbe bar, sa cafetière à espresso en cuivre et ses plafonds hauts. Moitié café, moitié librairie, c'est un lieu où l'on peut prendre son temps.

Pour découvrir les saveurs locales

Le Frioul a une tradition unique et très ancienne qui s'appelle osmiza. Ça se passe dans les petits villages du Carso, à 20-30 minutes de voiture de Trieste. Au XVIIIe siècle, l'empereur Joseph II (1741-1790) aurait décrété que les agriculteurs pouvaient vendre leurs produits à la ferme sans payer de taxes, pendant de courtes périodes de huit jours. Aujourd'hui, les osmize en activité, à tour de rôle, sont toujours indiquées par un rameau. Le week-end, tout Trieste y est, pour consommer les charcuteries, le fromage, le pain et le vin maison.

Pour manger encore!

Pour plus de choix et de confort, on peut aussi réserver dans un des nombreux agritourismes du Carso. Parmi les options populaires, il y a Milic, où l'on fait plusieurs cuvées de vitovska et de malvasia, les cépages locaux. La cuisine est bien rustique, avec de copieux gnocchis à la sauce aux noix, des strudels, des charcuteries de toutes sortes et des légumes de saison. Il n'y a pas meilleur moyen de passer un dimanche après-midi dans la région.

http://www.agriturismomilic.it/

Pour prendre l'apéro...

L'Enoteca Nanut est à deux pas du beau Ponte Rosso, en pleine ville. Ici, on peut vraiment se faire le palais aux vins de la région. Le Frioul est réputé pour ses vins blancs de macération pelliculaire (vins orange). Cherchez les étiquettes de Zidarich, de Skerk, de Damijan et de Vodopivec, entre autres. Nanut, le propriétaire, est prêt à ouvrir à peu près n'importe quoi pour faire goûter. Avec un gazpacho aux scampi et des fagotini aux aubergines, c'est l'apéritif (ou le repas) parfait.

Photo Robert Skinner, La Presse

L'Antico Caffè San Marco

Pour casser la croûte sans façon

Parmi les nombreux vestiges du passé austro-hongrois de Trieste, il y a aussi les buffets de porc. Dans ces institutions, comme l'incontournable Da Pepi, on mange la viande sous forme de saucisse, de cotechino, de pièces bouillies ou rôties, etc. Chez Da Giovanni, c'est plutôt des sandwichs de mortadelle géante, de jambon cuit ou cru. Avec un petit verre de terrano, le plus rustique des vins (rouges) du coin, c'est l'en-cas parfait.

http://www.trattoriadagiovanni.com/

http://www.buffetdapepi.it/

Pour se réveiller sur l'Adriatique

Le Riviera, c'est un rêve. Le bel hôtel jaune serin est perché dans la falaise, avec de grandes terrasses qui surplombent la mer Adriatique. Un ascenseur nous mène au «club de plage» plus bas, où farniente et baignade vous attendent. De là, on peut marcher dans les sentiers en bord de mer jusqu'au superbe Château Miramare. L'intérieur du Riviera est apaisant, avec ses murs gris-bleu et ses grandes pièces aérées. Depuis peu, l'hôtel a un spa Exentia tout neuf. C'est un des plus beaux havres de détente qu'on ait essayés. Seul bémol de notre séjour: ne comptez pas sur une expérience gastronomique. La cuisine et la carte des vins laissent vraiment à désirer.

http://www.rivieramax.eu/

Photo fournie par Esther Asseraf

Esther Asseraf, une Québécoise qui habite dans la région de Trieste depuis plus de 10 ans.