La longue promenade aménagée en bord de mer et l'activité portuaire font partie du charme de Halifax. Fondée en 1749 par les Britanniques, la ville située en bordure de l'Atlantique a joué un rôle important dans l'histoire du Canada. Elle est aussi connue comme le repos final de plusieurs victimes du Titanic: 121 d'entre elles, dont plusieurs n'ont jamais été identifiées, reposent au cimetière Fairview où défilent continuellement les touristes.

JOUR 1

10h30

Le pouls de la ville

Rien comme une promenade sur le boardwalk pour découvrir l'âme de la ville. Touristes et résidants y déambulent tout en observant l'activité portuaire ou en s'intéressant aux monuments élevés à la mémoire de ceux qui ont participé aux différentes guerres. Je suis touchée par la Croix de la Déportation qui commémore le Grand Dérangement des Acadiens et par l'horloge, installée à l'endroit où les colons européens sont arrivés en 1749, qui a donné l'heure à des générations de marins de 1772 à 1993.

Plusieurs boutiques et restaurants sont aménagés dans des édifices historiques, comme le complexe Historic Properties qui regroupe une dizaine des plus vieux bâtiments de Halifax. Ici et là, de bonnes odeurs m'interpellent. J'entre dans la boutique Rum Runners (www.rumrunners.ca) où l'on fabrique de délicieux gâteaux au rhum selon la recette utilisée au temps de la prohibition. Juste à côté, dans la boutique Sugah! (www.sugah.ca), une chocolatière fabrique de petits délices sous vos yeux tandis que d'autres jeunes filles mélangent à la main les crèmes glacées de la maison avec les ingrédients de votre choix. Difficile de résister!

Un peu plus loin, je me joins à la foule massée devant l'atelier de la Nova Scotian Crystal (www.novascotiancrystal.com) pour admirer la dextérité des artisans qui taillent minutieusement chaque pièce de cristal, selon la méthode traditionnelle irlandaise.

Je me rends à pied jusqu'au port où sont accostés deux navires de croisière pour la journée. Entre les quais 20 et 23, on est en train de transformer les vieux entrepôts en un quartier branché. La très belle statue de Samuel Cunard m'apprend que le fondateur de la Cunard Cruise Line est né à Halifax en 1787, de parents loyalistes originaires de Philadelphie. Dans le havre, j'admire l'île George avec son phare bien connu. Cette île qui a servi de prison pour les Acadiens sera ouverte au public l'an prochain.

15h

Pier 21

De 1928 à 1971, plus de 1 million d'immigrants sont entrés au Canada par le port de Halifax. Et près d'un demi-million de militaires en sont partis pour aller combattre outre-mer. Le Musée canadien de l'immigration - Pier 21 (www.pier21.ca) garde vivante cette partie de notre histoire. L'émotion des visiteurs est palpable devant toutes ces valises, ces passeports, photos, cartes d'identité, cartes postales, etc. Des immigrants racontent leur parcours dans de petites vidéos, tandis que la présentation multimédia Oceans of Hope relate l'histoire de Pier 21. À ne pas manquer!

Annexé au musée, le Scotiabank Research Center renferme une foule de données sur l'immigration canadienne et les visiteurs peuvent y faire des recherches sur leurs ancêtres.

En sortant du Pier 21, je fais un arrêt à la sympathique brasserie Garrison avant d'admirer le bel édifice de la gare Via où les immigrants prenaient le train pour se rendre jusqu'à leur destination finale. Fait assez inusité, la gare communique directement avec l'hôtel Westin Nova Scotian.

17h

Apéro et souper

La brasserie Alexander Keith (www.keiths.ca) fondée en 1863 est l'une des plus anciennes brasseries d'Amérique du Nord encore ouvertes. Des comédiens en costumes d'époque proposent des visites guidées qui se terminent par une dégustation de bières.

J'admire le ciel de Halifax qui se teinte de mauve au coucher du soleil, pendant que les navires de croisière reprennent le large et que les pubs s'animent.

Halifax mise beaucoup sur la créativité de ses jeunes chefs pour offrir aux touristes de nouvelles expériences culinaires. Le Brooklyn Warehouse (www.brooklynwarehouse.ca) est un bistro branché, où l'on sert autant des fruits de mer que des hamburgers.

JOUR 2

9h

Tour de ville

Un tour de ville dans un autobus à impériale me donne un aperçu des principaux points d'intérêt de la ville. Au cours de ce circuit commenté, je découvre les différents quartiers, l'église Saint-Paul, plus vieille église protestante du Canada (1750), le campus de l'Université Dalhousie, le beau parc Mount Pleasant en bordure de mer ainsi que les magnifiques jardins victoriens de Public Gardens. J'apprends que la garde côtière de l'Est, qui compte 20000 employés, est le premier employeur de la Nouvelle-Écosse, que Halifax serait la ville canadienne comptant le plus grand nombre de pubs et qu'un demi-million de conteneurs transitent par son port chaque année.

Le circuit comprend un arrêt à la Citadelle, une des plus belles fortifications britanniques du XIXe siècle et un des joyaux du patrimoine canadien. Construite en étoile sur une colline, cette forteresse avait pour but de prévenir une attaque des États-Unis. Les visiteurs, accueillis par des cornemuses, peuvent se joindre à une visite guidée, assister au changement de garde ou au tir du canon qui a lieu tous les jours à midi.  

Je fais une pause au restaurant Ryan Duffy's (www.ryanduffys.ca) qui offre le meilleur seafood chowder en ville.

Photo: Andrée LeBel, La Presse

14h

Le Musée maritime de l'Altlantique

Halifax a joué un rôle majeur après la tragédie du Titanic, qui a sombré à 700 milles de ses côtes en 1912. C'est de là que sont partis les premiers navires qui ont participé aux recherches pendant qu'on installait une morgue temporaire à proximité du port, où parents et amis venaient réclamer la dépouille d'êtres chers. Des 336 corps récupérés, 150 victimes du Titanic ont trouvé à Halifax leur dernier repos. Elles sont enterrées dans trois cimetières de la ville. Le naufrage de ce navire qu'on disait indestructible fait l'objet d'une exposition permanente au Musée maritime de l'Atlantique (www.martime.museum.gov.ns.ca). Outre la liste des passagers, on peut y voir plusieurs objets provenant du Titanic.

Le musée compte également l'une des plus grandes collections d'artefacts maritimes du Canada. Tout en étant d'une densité incroyable, l'endroit est si bien aménagé que l'on passe sans peine d'une galerie à l'autre. Je me suis attardée devant les images émouvantes de l'explosion de Halifax en 1917, reconnue comme l'explosion la plus dévastatrice causée par l'homme avant l'ère atomique. C'est la collision de deux bateaux dans le port qui a causé cette déflagration, dont le feu s'est propagé à Halifax en plus de provoquer un tsunami qui a tout englouti sur son passage. Bilan: près de 2000 morts et des milliers de blessés.

Conséquence des nombreuses batailles qui ont eu lieu dans le port de Halifax, on y trouve plusieurs épaves dont huit sont des lieux historiques nationaux. Le Musée maritime relate aussi l'histoire de la marine canadienne, expose plusieurs maquettes de bateaux, une collection de 24 petites embarcations, quantité de photos d'époque et d'artefacts. En tout, plus de 26000 objets y sont rassemblés. J'y ai passé un bel après-midi, à la fois instructif et agréable. Fait à noter, tous les textes dans les musées et sur les monuments de Halifax sont bilingues.

19h

Dernière soirée

Je mange au Five Fishermen (www.fivefishermen.com), un des restaurants les plus réputés de la ville. J'apprécie la chaleureuse atmosphère de cette ancienne école (1816) dont le rez-de-chaussée est devenu un bar d'huîtres. À l'étage, où on propose entre autres un buffet de moules, la salle à manger principale compte de superbes vitraux.

Les frais de ce voyage ont été payés par l'Office de tourisme de la Nouvelle-Écosse.

Photo: Andrée LeBel, La Presse