Q Mon père, qui est âgé, appréhende l'installation des nouveaux scanneurs à l'aéroport. Il doit porter une serviette d'incontinence urinaire et se demande s'il devra l'enlever devant les agents et se justifier devant tout le monde, ce qu'il juge humiliant. - Luc A.

R Je comprends ses appréhensions et il n'est pas seul à les avoir. Elles sont certainement partagées par les voyageurs qui sont dotés de sacs de coloscopie, à la suite d'une opération. L'Association canadienne des libertés civiles (ACLC) et le Commissariat à la protection de la vie privée (CVP) ont aussi exprimé leurs préoccupations à cet égard. Les scanneurs en question seront installés dans les principaux aéroports du pays (Montréal, Toronto et Vancouver) au cours des prochaines semaines. Mais ils le seront uniquement dans les terminaux transfrontaliers, ce qui signifie que seuls les passagers voyageant à destination des États-Unis seront susceptibles de subir un examen au scanneur. Les voyageurs qui se rendent en Europe, ailleurs au Canada, en Asie ou dans les destinations soleil (à condition qu'ils ne fassent pas escale aux États-Unis) n'y seront pas astreints.Si votre père prend l'avion pour les États-Unis, après l'installation des scanneurs, il devra d'abord passer par le détecteur de métaux, comme c'est le cas depuis des années, et ensuite, on lui donnera le choix entre un examen au scanneur ou une fouille corporelle. Ce sera donc à lui d'opter pour la formule avec laquelle il se sent le plus à l'aise. À la suite de discussions avec l'ACLC et le CVP, l'Agence canadienne pour la sécurité du transport aérien (ACSTA) s'est notamment engagée à ce que les opérateurs des scanneurs soient confinés à une pièce où ils ne verront que leur écran. Ils n'auront donc pas de contacts avec les voyageurs virtuellement mis à nu et ne verront pas leur visage (si ce n'est «déshabillé» par le scanneur), ce qui conférera au moins à l'opération un certain caractère d'anonymat.

Lorsque la poussière soulevée par la tentative d'attentat du 25 décembre contre l'avion de Northwest sera retombée, il se peut que le second examen (celui du scanneur ou de la fouille corporelle) devienne aléatoire. C'est-à-dire que seuls des voyageurs choisis au hasard soient obligés de s'y plier, un peu comme c'est le cas pour les passagers qui passent à la fouille aux douanes. Mais les porte-parole de l'ACSTA refusent de se prononcer. Les procédures de contrôle - et les réponses à certaines questions - sont détaillées sur le site de cet organisme, à l'adresse www.acsta.gc.ca.