Au début du mois de juin, le mythique Barr Hill Gin, de la distillerie artisanale Caledonia Spirits, au Vermont, a fait son apparition sur les tablettes de la SAQ. Puis, il y a quelques semaines, les trois gins bien distinctifs de la distillerie St. George, en Californie, ont suivi à la SAQ Signature. Tous assez raffinés pour être bus nature, ces gins peuvent aussi servir à concocter d'excellents cocktails. Il suffit de savoir comment les utiliser. Nous avons demandé conseil à trois professionnels.

Le Terroir

Le choix d'Olivier Racicot, directeur au «gin pub» Le Pourvoyeur, qui offre une quarantaine de gins sur sa carte.

«Le Terroir est celui qui me plaît le plus. C'est le plus extravagant des trois, avec un goût de sapin très prononcé, mais quand même équilibré. On sent que l'arôme est naturel. Je l'utiliserais pour faire un Vesper (NDLR: le martini inventé par l'agent 007 dans le roman Casino Royale, datant de 1953!). Normalement, un Vesper contient du gin, de la vodka et du Lillet, mais j'utiliserais simplement du gin Terroir avec du Lillet et quelques gouttes d'amer au céleri. Stirred, not shaken! On verse dans un verre à mélanger avec de la glace, pour que ça fonde un peu, et on sert sans glace dans un verre à martini.»

St. George Terroir Gin, 750 ml, 51$ (12216458)

Le Dry Rye

Le choix de Jean-Sébastien Michel, propriétaire de la boutique Alambika, «magasin de jouets» pour amateurs de vin, bière et cocktails.

«Je suis un grand fan de rye (alcool de seigle malté), et suis très content de constater que l'offre s'élargit au Québec. C'est le plus sec, voire boisé, des trois gins, ce qui le rend idéal pour créer un negroni (Campari, vermouth italien et gin). Mais pendant la saison chaude, je le sers simplement sur glace avec de l'eau gazeuse, du sirop de limonade acidulé LEMO et un peu d'amer à l'orange Bittercube. Un petit coup de cuillère et voilà! LEMO? C'est un sirop de limonade artisanal fait à Montréal à partir d'une vieille recette. Ce n'est pas trop sucré, et on y trouve citron, orange, pamplemousse, canneberge et... betterave! Avec le gin de seigle, ça fait une limonade qui a toute une personnalité!»

St. George Dry Rye Gin, 750 ml, 51$ (12216618)

Le Botanivore

Le choix de Ryan Gray, copropriétaire et sommelier du restaurant Nora Gray.

«C'est le plus polyvalent et le plus subtil des trois gins de St. George. Et justement, il ne m'en reste plus au resto tant j'en utilise! J'aime beaucoup m'en servir dans un cocktail qui s'appelle Last Word, composé à parts égales (3/4 d'once) de gin, de Chartreuse, de jus de lime et de liqueur de marasquin. Mais nous avons également créé un cocktail qui s'appelle le Dr Suze: parts égales de gin Botanivore, de Suze (un amer français), de jus de citron et une demi-once de St-Germain (une liqueur de fleur de sureau). On verse dans un verre à mélanger avec de la glace et on sert sans glace dans une coupe froide, avec un zeste d'orange.»

St. George Botanivore Gin, 750 ml, 51$ (12213804)

Le culte de Barr Hill

Avant que les gins de St. George Spirits n'arrivent au Québec, il y avait le Barr Hill Gin, de la jeune distillerie Caledonia Spirits, au Vermont. Les trois amateurs de spiritueux susmentionnés (et bien d'autres!) lui vouent un culte, rien de moins.

>>> Pour relire notre article sur la distillerie Caledonia Spirits.

Infusé tout simplement de baies de genièvre et de miel, ce gin est d'une pureté rare. On voudra le trafiquer le moins possible avec des toniques, sirops et autres adjuvants à cocktails habituels. Jean-Sébastien Michel (boutique Alambika) l'aime secoué avec glace dans un shaker et servi tout simplement avec un zeste de citron. Ryan Gray (restaurant Nora Gray) l'apprécie en Tom Collins (gin, sirop simple, citron, soda). «Peut-être dans un cocktail simple, avec un amer comme le Suze?» suggère Olivier Racicot (du Pourvoyeur).

Caledonia Spirits Barr Hill Gin, 750 ml, 70$ (12216343)

Photo Anne Gauthier, Archives La Presse

Le Barr Hill Gin fait l'unanimité chez les amateurs de spiritueux.