Les vendanges tirent à leur fin dans la région de Sauternes à Bordeaux et déjà, plusieurs vignerons qualifient leurs vins liquoreux 2013 d'exceptionnels.

«Il y a des années pour les rouges, il y a des années pour les blancs. Cette année, ce sera celle des Sauternes», dit Philippe Baly, propriétaire du Château Coutet à Barsac.

M. Baly explique que le champignon responsable de la concentration en sucre des raisins de Sauternes, le botrytis cinerea, s'est installé de façon uniforme sur les grappes cet automne. Les fruits étaient très mûrs à la suite des températures chaudes et humides de septembre.

«C'est atypique et exceptionnel, ajoute-t-il. Ça me fait penser à la saison tardive de 1988.»

Même son de cloche au Château Yquem. Le prestigieux domaine avait renoncé pour une rare fois l'an dernier à la mise en bouteille de ses 2012 à la suite des conditions climatiques défavorables. Ce ne sera pas le cas cette année, dit-on au château. Ses représentants qualifient même le millésime 2013 de «très grande réussite».

L'oenologue bordelais Denis Dubourdieu, aussi producteur de vins liquoreux à Barsac, constate que les cuvées 2013 sont concentrées, fruitées et que l'acidité, nécessaire à l'équilibre des vins sucrés, est élevée.

Des rouges hétéroclites

Si l'automne chaud et humide a fait le bonheur des vignerons de Sauternes, ces conditions climatiques ont nui aux producteurs de rouge de Bordeaux. Certains fruits ont été affectés par la pourriture avant même d'être mûrs. Si bien que les rendements sont très faibles et que la qualité des vins est hétéroclite, précise l'oenologue bordelais Pascal Chatonnet.

D'après le rapport des premières dégustations des vins produits par les vignobles Dourthe à Bordeaux, les rouges, aussi bien ceux de merlot que de cabernets, seront moins tanniques que les 2012.