Le Canada et 18 autres pays des Amériques ont appuyé une résolution pour réduire, voire éliminer les frais d'itinérance souvent exorbitants imposés aux utilisateurs de téléphonie mobile. La résolution - non contraignante - a été votée à la fin de la semaine dernière à Buenos Aires, à l'issue d'une assemblée regroupant 19 pays des Amériques, dont le Canada et les Etats-Unis.

Les frais d'itinérance sont imposés lorsqu'un abonné au service mobile utilise son appareil en dehors de la zone de couverture de son fournisseur, généralement à l'étranger. 

La résolution n'a été annoncée qu'en début de semaine par le gouvernement argentin, qui a manifestement pris de court l'organisme au coeur de cette décision, la Commission interaméricaine des télécommunications, mieux connue sous son acronyme espagnol CITEL.

Aucun document officiel n'est encore publié sur le site de l'organisme, mais plusieurs médias argentins en rapportent des extraits. Cité par la publication Infobae, le ministre de la Modernisation, Andrès Ibarra, a déclaré que l'accord intervenu au terme de trois jours de débats permettra «l'inclusion numérique de tous» et «l'édification d'un gouvernement efficace centré sur le citoyen».

Ottawa n'était pas en mesure de commenter mardi. 

Peu connu, le CITEL est issu de l'Organisation des États américains (OEA). Son mandat est de «faciliter et promouvoir» le développement des télécommunications dans entre les États américains, «dans le respect des principes d'universalité, d'équité et d'abordabilité».

Il a tenu sa septième assemblée du 13 au 16 mars dans la capitale argentine. Y participaient des représentants gouvernementaux, mais aussi des sociétés privées et des membres de la société civile.

Si les pays des Amériques finissent par éliminer les frais d'itinérance, ils suivraient les traces de l'Union européenne.

En juin 2017, les frais d'itinérance ont été abolis dans 28 pays européens. Ils avaient été considérablement réduits, de plus de 90%, depuis 2007. La semaine dernière, l'organisme de régulation européen des télécommunications, le BEREC, a noté une explosion de 435% de la consommation de données des Européens liée à l'abolition de ces frais.